Monsieur Météo : Sortez les parapluies
Cinéma

Monsieur Météo : Sortez les parapluies

Monsieur Météo, de Gore Verbinski, transforme Nicolas Cage en monsieur météo maussade et déverse des précipitations acidulées. Sale temps, mais bonne comédie. Noire, bien sûr.

Avez-vous remarqué, la météo est dans l’air du temps. Non seulement les lettres de notre alphabet ne suffisent plus pour baptiser les vraies tempêtes qui s’abattent sur nos têtes, mais voilà qu’on se met à en inventer d’autres, virtuelles celles-là, qui déversent leurs flots sur les écrans, petits et grands.

On ne parlera pas ici de ce téléfilm de chez nous, Miss Météo, dont on n’a pas pu vérifier s’il se plaçait sous la pluie ou sous le soleil, mais bien de ce Monsieur Météo hollywoodien, film chagrin parfaitement en phase avec la saison.

Plus récente réalisation de Gore Verbinski (Pirates of the Caribbean), Monsieur Météo déjoue les probabilités et propose une comédie qui impose pluie et vent cinglant là où on attendait ciel clair et arc-en-ciel. Surprenant comme une bordée de neige en juillet.

Dave Spritz (Nicolas Cage, fameux) présente la météo sur une chaîne de télé de Chicago. S’il s’acquitte de son travail avec brio, notre homme a du mal à gérer sa vie personnelle. Récemment divorcé, il cherche à revenir avec son ex, Noreen (Hope Davis), et s’efforce d’être aussi présent que possible pour ses adolescents, Mike (Nicholas Hoult) et Shelley (Gemmenne de la Pena), lesquels sont aux prises avec les aléas de l’âge ingrat. Dave cherche aussi à se faire valoir aux yeux de son père, Robert (Michael Caine, très juste), écrivain réputé à qui l’on vient de découvrir une grave maladie.

Axé sur la quête personnelle du personnage central, Monsieur Météo s’enrichit d’observations à la fois drôles et lucides sur les effets pervers du rêve américain. Adroitement conçu, le scénario suit ces deux vecteurs narratifs jusqu’à une conclusion plutôt amère. Ce genre de résolution, minoritaire à Hollywood, crée un étonnement qui vient gommer l’effet de dépression redouté.

On soulignera en passant les images crépusculaires du directeur photo Phedon Papamichael et la partition aux accents mélancoliques du compositeur Hans Zimmer, qui renforcent on ne peut mieux un climat baignant dans la morosité.

Finalement, la seule lumière naturelle à jaillir de cette sombre comédie émane des interprètes, Nicolas Cage et Michael Caine en particulier, très à l’aise même par mauvais temps.

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