Cinemania : Last call
Le festival de films Cinemania se poursuit jusqu’au 13 novembre au Musée des beaux-arts. Voici nos dernières suggestions.
Kevin Laforest, Manon Dumais, Michel Defoy
Parmi les films qui retiennent notre attention, difficile de passer sous silence le seul film québécois inscrit au programme, soit la sublime Neuvaine de Bernard Émond (10 et 11 nov.). Notre curiosité nous amènera à découvrir La Demoiselle d’honneur de Claude Chabrol, adaptation du roman de Ruth Rendell mettant en scène un jeune homme (Benoît Magimel) qui doit prouver son amour à sa mystérieuse maîtresse (Laura Smet) (10 et 12 nov.). À ne pas manquer également, La Petite Jérusalem, de Karin Albou, qui raconte les déchirements de Laura (Fanny Valette), jeune juive étudiante en philo éprise d’un musulman, et de sa sœur Mathilde (Elsa Zylberstein), dont le couple bat de l’aile (12 et 13 nov., en présence d’Elsa Zylberstein). Notons aussi la visite du réalisateur Kamal Dehane, qui viendra présenter Les Suspects, adaptation des Vigiles du romancier Tahar Djaout (assassiné peu après qu’il eut autorisé son ami cinéaste à adapter son roman); ce film raconte le drame d’une psychiatre algérienne ayant étudié en Belgique qui se bute à une société misogyne lorsqu’elle retourne dans son pays d’origine (11 et 12 nov.).
QUAND LA MER MONTE
DE YOLANDE MOREAU ET GILLES PORTE
Irène (Yolande Moreau) voyage avec son one woman show aux quatre coins de la France rurale. Au hasard de la route, elle fait la rencontre de Dries (Wim Willaert), grand ado quadragénaire attachant. Les deux se reverront, comme s’ils avaient été piqués par Cupidon. Joué avec un naturel charmant par la paire de comédiens principaux, Quand la mer monte bénéficie aussi d’une certaine fraîcheur en matière de réalisation. La coréalisatrice Moreau a littéralement incorporé au film le personnage et les péripéties d’un spectacle qu’elle avait créé il y a quelque 20 ans. (10 et 12 nov.) (M. Defoy)
L’ANNULAIRE
DE DIANE BERTRAND
Après avoir perdu un bout de doigt lors d’un accident dans une manufacture, une jeune femme est embauchée par un étrange naturaliste, qui incite sa nouvelle assistante à porter des petits escarpins rouges. La cinéaste Diane Bertrand laisse au spectateur la liberté de déchiffrer par lui-même la signification de ce récit échappant aux définitions. À voir pour le climat glauque, la musique sensuelle de Beth Gibbons et la beauté d’Olga Kurylenko. (11 et 13 nov.) (K. Laforest)
L’ÉQUIPIER
DE PHILIPPE LIORET
Lorsqu’un jeune vétéran de la guerre d’Algérie (Grégori Derangère) vient travailler dans un phare près d’un petit village insulaire, il réalise bien vite qu’il n’est pas le bienvenu dans l’équipe de gardiens. Cependant, la femme d’un de ses collègues (Sandrine Bonnaire) le trouve plutôt attirant, tout comme la jolie fille de l’hôtelier (Émilie Dequenne). Bien qu’on ait ici affaire à un genre de Survenant version bretonne, un peu naïf et fleur bleue, l’ensemble s’avère assez charmant malgré tout. (11 et 13 nov.) (K. Laforest)