Petit Poulet : Beaucoup de bruit… pour bien peu
Cinéma

Petit Poulet : Beaucoup de bruit… pour bien peu

Avec Petit Poulet, de Mark Dindal, les studios Disney proposent, à grand renfort de pixels, un film d’animation amusant, un brin subversif et particulièrement ébouriffant.

Adorable poussin vivant seul avec son père dans une petite ville colorée, Petit Poulet s’empresse d’annoncer à tous la fin du monde après avoir reçu sur la tête ce qu’il a cru être un morceau de ciel. Fausse alerte! Peu après avoir causé tant d’émoi, le pauvre est l’objet de tous les sarcasmes. Se battant avec l’énergie du désespoir, il jure alors qu’il fera bientôt de grandes choses. À moins que le ciel et ses habitants ne retrouvent cette envie de lui tomber à nouveau sur la tête…

Réalisé par Mark Dindal (The Emperor’s New Groove), Petit Poulet est un film d’une énergie peu commune. Plutôt frondeur, pris d’une envie folle de ruer dans les brancards et de s’offrir quelques moments de dérapage du côté du burlesque et de l’absurde, le film s’inscrit dans l’esprit des grands cartoons de la tradition Disney.

D’entrée de jeu, et profitant de procédés numériques novateurs, le film nous propulse dans un récit déconstruit et déstabilisant. Après trois faux départs et une scène d’ouverture tonitruante, le film prend le spectateur à contre-pied, imposant une esthétique propre à un univers pour très jeunes enfants (dessins ronds, tons pastel, etc.).

Mais cet univers ne résistera pas longtemps aux assauts de l’imagination du réalisateur qui s’amusera à transgresser allègrement les conventions du conte, tout en distribuant à gauche et à droite des clins d’œil à War of the Worlds, Indiana Jones ou même à Diff’rent Strokes.

Or, c’est justement pour ces raisons que Petit Poulet intéressera probablement davantage les adultes. Les plus jeunes risquent au contraire de se perdre dans ce tourbillon visuel et narratif qui finit par n’avoir plus rien de précis à raconter, à force de s’acharner à déconstruire ce qui se veut au départ une simple fable sur l’amitié et la confiance en soi.

D’ailleurs, au sortir des filantes 77 minutes que dure Petit Poulet, dont les 15 dernières – il faut le dire – valent à elles seules le déplacement, on reste perplexe. On s’est généralement amusé, certes, mais qu’a-t-on retiré de substantiel de ce tohu-bohu?

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