RIDM : Le tour du monde en 10 jours
Du 10 au 20 novembre, les RIDM vous invitent à repenser le monde avec une centaine de documentaires en provenance des quatre coins de la planète réunis sous le thème " Mieux regarder pour bien voir ". Nos choix de la semaine.
Pour leur 8e édition, les Rencontres internationales du documentaire de Montréal offrent l’honneur au réalisateur montréalais né au Chili, Patricio Henriquez, fondateur de Macumba International avec Raymonde Provencher et Robert Cornellier, d’inaugurer les festivités avec Désobéir. Émouvant portrait de trois soldats – un Chilien, un Israélien et un Américain – qui ont payé cher d’avoir respecté leur prochain plutôt que d’obéir aveuglément aux ordres de leurs supérieurs, Désobéir illustre avec force le fossé existant entre l’armée et la justice. Un documentaire qui suscite autant de colère que de réflexion. (10 et 14 nov., en présence du réalisateur)
REGARDS D’ICI
Plusieurs autres réalisateurs québécois ont la part belle aux RIDM. Ainsi, on pourra revoir plusieurs films de Carole Laganière, qui offrira une classe de maître le 14 novembre, tels La Fiancée de la vie (11 nov.) et Un toit, un violon, la lune (14 nov.). On pourra également découvrir son dernier film, Country; que l’on aime ou non ce genre musical, nul ne peut résister à cette incursion respectueuse dans l’univers simple et chaleureux de gens qui vivent six mois par année leur passion pour cette culture snobée par plus d’un. (12 et 20 nov., en présence de la réalisatrice)
Avec un regard aussi sensible et humain que Laganière, la journaliste Catherine Hébert suit les répétitions d’Agapaix, troupe de "théâtre amateur de qualité professionnelle", dirigée par un prêtre peu ordinaire qui présente depuis 30 ans Voici l’homme, spectacle relatant la passion du Christ. Un documentaire à la fois drôle et touchant où l’on croise une galerie de personnages colorés et attachants. (12 et 20 nov., en présence de la réalisatrice)
Si Roméo et Juliette vivaient de nos jours à Montréal, ils s’appelleraient sans doute Ti-Criss et Mélo, deux sans-abri vivant d’amour et de crystal meth et qui, à l’instar du quart des jeunes itinérants, vont tenter vainement leur chance en Colombie-Britannique. Suivant leurs traces d’est en ouest, le réalisateur Ilan Saragosti donne la parole à ce couple d’amoureux tragiques qui livrent en toute franchise et confiance leurs espoirs et rêves. Un film qui ne tombe pas dans le pathos ni le misérabilisme, malgré la triste réalité qu’il raconte. (10 et 14 nov., en présence du réalisateur)
Précédé de Petites mères de Judith Brès, qui s’intéresse aux mères adolescentes de la communauté noire, Au nom de la mère et du fils, de Maryse Legagneur, brosse les portraits de James, qui sera bientôt papa, et du Voyou, chanteur hip-hop, deux jeunes Québécois d’origine haïtienne habitant le quartier Saint-Michel. Porté par le souffle poétique des paroles d’une mère représentant toutes les femmes haïtiennes, ce documentaire démontre la détermination et la fierté d’une génération qui souhaite s’imposer dans la société. (13 et 19 nov., en présence des réalisatrices)
VUES D’AILLEURS
Arafat, mon frère de Rashid Masharawi. |
Fasciné depuis l’enfance par un édifice mythique construit sous Staline, le réalisateur russe Pavel Lounguine propose avec La Maison Haute une visite dans les couloirs, certains sombres et crasseux, d’autres grandioses et lumineux, et les appartements, les uns luxueux, les autres délabrés, de ce symbole par excellence de la Russie où vivent les descendants de l’élite soviétique et les nouveaux riches. Une recherche de l’âme russe pleine d’émotions, d’humour et de nostalgie qui n’est pas sans rappeler L’Arche russe de Sokurov, l’agilité technique en moins.
Documentaire très personnel, Arafat, mon frère retrace les tentatives du réalisateur Rashid Masharawi pour rencontrer Yasser Arafat, assiégé alors à Ramallah. N’y parvenant pas, le cinéaste entre donc en contact avec le frère du leader palestinien, le docteur Fathi Arafat, avec qui il développera une amitié sincère. En signant un vibrant hommage à ces deux hommes livrant un combat contre la maladie, Masharawi livre un documentaire empreint de tristesse sur un peuple au futur incertain. (11 nov.)
Les Fenêtres sont ouvertes des frères Larrieu. |
Enfin, sur un monde aussi intimiste mais beaucoup plus léger, les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu, dont on a récemment vu Peindre ou faire l’amour au dernier FNC, offrent avec générosité mais non sans pudeur leurs films de famille dans Les Fenêtres sont ouvertes où ils visitent les lieux de leur enfance. Un documentaire sans prétention permettant de découvrir la genèse de leur œuvre. (12 et 19 nov.)
Du 10 au 20 novembre, à la Cinémathèque québécoise, au Goethe-Institut, au Hall Cinéma de l’Université Concordia, à la Maison Théâtre et au Cinéma ONF.