The Life and Hard Times of Guy Terrifico : Je joue de la guitare
Cinéma

The Life and Hard Times of Guy Terrifico : Je joue de la guitare

The Life and Hard Times of Guy Terrifico, premier long métrage de Michael Mabbott, raconte la fausse histoire d’un musicien country parti pour la gloire.

Pour la petite histoire, précisons d’entrée de jeu que le fameux Guy Terrifico n’a jamais existé. En fait, si, peut-être, quoique à travers les personnalités croisées de diverses vedettes de la poposphère, parmi lesquelles Bob Dylan, Elvis et Gram Parsons. On pourrait ajouter le nom de n’importe quel rocker, rappeur ou chanteur western ayant cultivé une fibre autodestructrice et dilué son talent dans la boisson et les drogues. Guy Terrifico, donc. Créature fictive, mais véritable héros de ce "pseudocumentaire" à facture satirique, inspiré de Spinal Tap et autres A Mighty Wind. Un truc pour fans, essentiellement, qui s’appuie sur une trame connue.

Né Jim Jablowski, notre homme (Matt Murphy, sympathique) adopte le nom de scène Guy Terrifico alors que sa carrière s’apprête à décoller. Le jeune musicien entre alors en studio pour enregistrer, mais ses habitudes alimentaires (Jack D., cocaïne et marie-jeanne…) nuisent au processus. Si le gars est talentueux, ce sont surtout ses frasques qui lui valent de défrayer la manchette. Après avoir gagné à la loterie (!), Guy fait l’acquisition de ce qui deviendra le bar Barrio Terrifico, où se produisent les plus grandes stars des années 70. La suite de sa brève mais fulgurante carrière est ponctuée des hauts et des bas habituels. Terrifico entre dans la légende le jour où, en plein spectacle, il est (apparemment) atteint par un tireur embusqué et disparaît (mystérieusement) sur le chemin menant à l’hôpital.

Passant en revue tous les clichés du grand livre du rock, Guy Terrifico prend un malin plaisir à rire des travers de la vie de musicien. Quelques moments drôles parviennent presque à faire oublier qu’on exploite un matériau déjà réusiné à maintes reprises. Pour le commentaire original ou l’observation transcendante, on tendra l’oreille ailleurs. Certes, les musiciens de légende appelés à témoigner (Kris Kristofferson, Merle Haggard, Levon Helm…) ont l’air de franchement s’amuser. Mais la blague en est surtout une d’initiés, et on a parfois l’impression d’assister au party sans avoir été vraiment invité. Cela dit, on pourra tout de même apprécier la musique, un country-rock d’assez bonne facture, et l’image granuleuse, genre "comme dans le bon vieux temps", préconisée par Michael Mabbott et son directeur photo Adam Swica, qui fait faussement authentique. Correct.

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