Vidéaste recherché-e : Retour vers le futur
Cinéma

Vidéaste recherché-e : Retour vers le futur

Le festival Vidéaste recherché-e, pour son 15e anniversaire, nous présente le meilleur de la relève, en reprenant une formule qui a déjà fait ses preuves. Fun, films et  rock’n’roll.

"Je suis content parce qu’on a fini par trouver une formule qui nous permet de présenter les réalisateurs et leurs films tout en rendant ça festif, lance Éric Gagnon, directeur artistique de l’événement. Habituellement, un festival de cinéma, c’est assez statique; tu es assis et tu regardes l’écran. Mais en amenant un band [cette année, les Breastfeeders] et un animateur comme Mononc’ Serge [qui en sera à sa quatrième édition], on réussit à faire lever davantage le party." Pour eux, le but était surtout de faire en sorte que ces soirées soient à l’image de ceux qui y participent, c’est-à-dire la relève, qu’on pourra une fois de plus découvrir à travers les œuvres en compétition dans les catégories Fiction, Documentaire, Nouvelles Images et Animation. Une sélection resserrée par rapport à celle de l’an dernier (32 films contre 52), dans une volonté de réduire la durée des programmes (1 h 40) et d’en augmenter la qualité. Sans compter que "ça sert mieux les bandes présentées", fait valoir le coordonnateur, Nicolas Bolduc.

À ce chapitre, les organisateurs remarquent d’ailleurs une véritable évolution. "Les propositions sont de plus en plus raffinées. Après 15 ans, je me rends compte que le monde prend ça au sérieux, Vidéaste recherché-e. C’est hallucinant, la qualité de la programmation cette année", s’exclame Éric Gagnon. N’empêche, il n’est nul besoin d’avoir de l’expérience pour participer, même si la marche peut sembler de plus en plus haute à gravir. "Nous, on a à démystifier ça. C’est ouvert à tout le monde, c’est vraiment pour la relève, relève. C’est sûr que quand tu vois les gagnants, tu peux te dire: "Je ne suis pas rendu là." Mais la base, c’est quelqu’un qui réfléchit, qui sent les choses; c’est inné. J’ai vu des premiers vidéos qui tenaient la route parce que tu sentais que le regard était porté à la bonne place", soutient-il. Et c’est justement le genre de talent qu’ils cherchent à encourager.

Enfin, sans vouloir influencer le vote en faisant état de leurs préférences personnelles, ils acceptent tout de même de commenter certaines des œuvres au programme, histoire de titiller la curiosité. Dans la catégorie Documentaire, par exemple, La Balançoire de Jennifer Dubé offre une perspective inédite. "C’est la première fois qu’on a le regard du pédophile, note Éric Gagnon. Je trouve ça génial parce que les médias n’oseraient jamais donner cette vision-là, alors que le créateur indépendant, lui, peut." Du côté de la fiction, il retient notamment Le Ciel dans une chambre d’Emmanuel Simard qui, qu’on aime ou non, ne devrait laisser personne indifférent: "C’est un film extrêmement trash, proche de ce que fait Lars von Trier dans sa facture. Un peu broche à foin, mais un broche à foin qui sert le propos, avec un scénario bien construit. Et la fin fesse tellement…" Ajoutez à cela Cynisme et Arcenicisme de Martin Blais-Gingras et Entre les branches de Jérémy Nolet, dans la lignée de L’Erreur boréale, de même que Noir en homme d’Alexandre Gibault et La Crise de la mi-mai de Jean-Philippe Lehoux, évoquant qui Leclerc, qui Falardeau; bref, on ne devrait pas s’ennuyer.

Du 17 au 19 novembre
À la Salle Multi (retransmis simultanément à l’Abraham-Martin)
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