Musoya, malgré le silence : Les guerrières
Cinéma

Musoya, malgré le silence : Les guerrières

Dans Musoya, malgré le silence, l’ex-journaliste Mamadou Dia donne la parole à quatre Maliennes remarquables.

Malgré le combat que mènent avec courage et détermination les griottes Tata Bambo Kouyaté et Adja Soumano ainsi qu’Oumou Louise Sidibé (ministre dans le premier gouvernement d’Union nationale au Mali) et Me Djourté Fatoumata Dembélé, avocate luttant pour l’adoption d’un nouveau Code de la famille, être femme au Mali comporte encore de nos jours son lot de difficultés et de drames, tels que la pauvreté, la violence conjugale et l’excision.

Perçue par bon nombre d’Africains comme un caprice occidental – on remarquera pourtant qu’aucun Blanc ne vient ici dicter la conduite de ces quatre femmes admirables -, la lutte pour les droits des femmes se bute trop souvent à des traditions ancestrales profondément ancrées dans le quotidien des Maliens, à la religion ou à la crise économique.

Alors que la réalisatrice Érica Pomerence s’appuyait sur des images-chocs pour décrire la lutte de Fatoumata Siré Diakité, présidente-fondatrice de l’Association pour le progrès et les droits des femmes maliennes, nous entraînant du Mali à Montréal, en passant par le Burkina Faso, dans son documentaire Dabla! Excision, Mamadou Dia a préféré laisser toute la place à ces femmes qui s’expriment en toute sérénité.

Par moments, Musoya ressemble à un reportage télé ou une suite de têtes parlantes, hormis quelques scènes où l’on voit ces fières combattantes s’entretenant avec les jeunes générations; néanmoins, le message passe et l’on se rappelle qu’il n’y a pas qu’au Mali que les femmes doivent encore se battre pour leur dignité.

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