Richard Mangemarais : Noir et bilan
Richard Mangemarais nous parle du nouveau DVD de Black Taboo, dont le lancement aura lieu le 30, au Dagobert, en compagnie des Dales Hawerchuk. Anthologie.
Après six vidéocassettes et un doublé CD-DVD, Black Taboo, à qui on doit notamment l’inénarrable God Bless the Topless, nous revient avec That Shit That’s All, un DVD anthologique de plus de trois heures, divisé en cinq chapitres. "D’abord, un chapitre de nouveautés, avec des affaires qui ont peut-être été vues dans des festivals, mais qui n’ont jamais été vendues. Puis, un autre de classiques, avec les films qui nous ont fait connaître ou se sont ramassés à plein de places, comme le SPASM à Montréal, mais aussi, pour apporter quelque chose de nouveau, des entrevues avec le monteur ou l’acteur principal. Après, il y a la section Carlos, un de mes acteurs fétiches; ce sont des films plus fantastiques, comme les Coco Carlo et C’t’un sundae, qui étaient passés à Vitesse lumière, et c’est lui qui les présente, explique Richard Mangemarais. Enfin, la quatrième section, introduite par Janice, la fille du groupe, propose du vieux stock inédit et la cinquième, un bonus séparé en trois parties: les photos, les pubs et les vidéoclips, qui avaient déjà été vus sur le Net, mais pas édités en DVD."
Parmi les productions récentes, on pourra notamment découvrir une parodie de film de zombies à la sauce techno et une histoire de flashlight magique aux punchs relevés. "C’est le même humour qu’avant, sauf qu’on se faisait souvent reprocher d’être en dessous de la ceinture, pipi caca, facile, commente-t-il, alors on s’est dit: "On va y aller un peu plus dans le fantaisiste." Mais tu as encore de gros jurons…" Une véritable marque de commerce, pour eux, tout comme l’irrévérence, d’ailleurs. "Le contenant, la démarche sont super sérieux. On sait tout le temps où on s’en va avec un sketch, on le découpe et tout, mais quand on pense le scénario, on fait ce qu’on veut sans aucune réserve ou censure, affirme-t-il. C’est un contenu trash, dérisoire au maximum, dans un contenant pas léché, mais sérieux. Pourquoi il y a autant de violence, de langage vulgaire? Ce n’est même pas pour choquer. C’est juste qu’on a été élevés avec les mangas, les films d’horreur; c’est sûr que ça nous colle à la peau." De là à s’associer au "gros rock sale" des Dales, il n’y avait qu’un pas, qui sera franchi lors du lancement, alors qu’une prestation du groupe succédera à leur projection d’extraits vidéo.
À l’arrivée, le réalisateur note: "Je suis content d’avoir eu le temps et l’idée de faire participer le monde autrement que juste dans les films; je trouve que ça donne une nouvelle dimension. Mais aussi, de l’avoir enfin fait. Maintenant, je peux souffler, commencer autre chose." De même, s’il s’agissait là de répondre à une demande de plus en plus pressante depuis l’épuisement du DVD d’Au nom du pad et du vice, "c’était aussi pour tourner une page sur les sketchs rapides, précise-t-il. Je ne dis pas que ce qu’on a fait n’en valait pas la peine, au contraire, j’en suis super fier, mais les prochains projets seront plus structurés, élaborés. On va faire plus de pré-prod et se pratiquer davantage, au lieu de tourner sur la slide un peu partout". En tête de liste, une idée de long métrage pour le moins ambitieuse, dont on ne révélera rien, si ce n’est qu’il s’agit "de quelque chose qui n’a jamais été fait, que, moi, je n’ai jamais vu", confie-t-il, le regard pétillant d’enthousiasme. Curieux?
Lancement le 30 novembre, avec les Dales Hawerchuk
Chez Dagobert
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