Walk the Line : Nos plus belles années
Cinéma

Walk the Line : Nos plus belles années

Dans Walk the Line, de James Mangold, Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon immortalisent la plus grande histoire d’amour du country, celle de Johnny Cash et de June Carter.

Johnny aurait approuvé. C’est son fils qui l’a affirmé. Dans ce cas, on se dit que l’histoire racontée doit être fidèle aux faits. Du coup, nos griefs de fondu n’ont plus lieu d’être débattus. Après tout, qu’importe si quelques incongruités semblent ponctuer la chronologie des événements, du moment que la mémoire du célèbre musicien soit célébrée avec respect et amour. C’est le cas.

Le récit débute alors que le chanteur s’apprête à monter sur scène à la prison de Folsom. Survient alors un flash-back qui nous ramène quelque 20 ans en arrière, alors que le petit Johnny vit modestement avec sa famille sur les bords du Mississippi. La mort fauche son frère et héros, Jack. Le souvenir de ce terrible accident hantera Cash à jamais.

Nouveau saut dans le temps, cette fois en avant. Notre homme s’enrôle dans l’armée puis, après avoir été stationné trois ans en Europe, revient s’installer à Memphis avec sa première femme, Vivian (Ginnifer Goodwin). C’est alors que sa carrière démarre. On suit sa rapide ascension, les ennuis suscités par sa soudaine popularité et on s’intéresse aux premiers rapports noués entre Johnny et la chanteuse June Carter – ils seront amants adultérins avant d’unir leurs destinées devant Dieu.

Film de fan conçu pour un vaste public, Walk the Line pose un regard aimant mais non complaisant sur les années formatrices de l’Homme en noir. Le réalisateur James Mangold appuie sur la chimie qui s’est développée entre Johnny et June, évidente dès la première rencontre.

Raconté de façon linéaire suivant un modèle qui a fait ses preuves, Walk the Line met en scène un personnage complexe dont le profil psychologique est dressé de façon plutôt schématique. Le biopic étant affaire de condensé, on ne s’étonnera pas que certaines nuances aient été diluées dans le bouillon.

L’affaire est plus heureuse sur le plan de l’interprétation. Passé les diverses contraintes structurelles qui forcent le plus souvent à ramasser en deux heures des vies qui mériteraient une mini-série, il importait de ne pas errer en choisissant l’interprète qui enfilerait les habits du héros. Val Kilmer dans la peau de Jim Morrison? Pas sûr. Jamie Foxx en Ray Charles? Là, tu parles.

Et Joaquin Phoenix en noir, alors? Bon choix. Le comédien a pris son rôle à cœur, allant jusqu’à apprendre à jouer de la guitare et à chanter les chansons de Cash. Pas tout à fait comme Cash, mais de manière convaincante. Sa performance scénique est électrisante.

Cela dit, le film ne repose pas seulement sur ses épaules. Loin de là. À ses côtés, l’étonnante Reese Witherspoon campe une June Carter volontaire et pétillante. La comédienne se charge, elle aussi, de chanter et de jouer sur les pièces figurant dans le film. Son travail, à notre sens, devrait lui valoir une mention à la prochaine soirée des Oscars. Avec ou sans son "Johnny".

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