King Kong : Le retour du roi
Dans King Kong, le réalisateur Peter Jackson parvient à nous faire croire à l’amour fou entre un gorille géant et une femme.
C’était, avouons-le, le plus gros défi de ce remake qui suscitait des attentes démesurées chez les fans du cinéaste. Mission accomplie, donc, car on y croit. Il faut dire que Peter Jackson y croit lui-même tellement, que sa conviction devient contagieuse, tout comme son enthousiasme pour ce projet qui déploie sa démesure sur trois heures. Le film est trop long, trop riche en calories numériques, trop excessif dans sa poursuite de l’hyperspectacle. Mais tant pis, car quel spectacle!
L’éblouissement du spectateur est instantané, dès les scènes d’ouverture qui évoquent avec une richesse de détails enivrante le New York de la Grande Dépression. Dès le départ, Jackson crée un univers à la fois crédible dans son évocation historique et factice dans son rendu: les trucages trahissent parfois leur présence, comme si c’était voulu, et les images ressemblent à des illustrations aux lumières et aux couleurs chatoyantes. On pénètre dans ce film comme on s’abandonne à un rêve éveillé…
Le long voyage en mer qui vient ensuite constitue le chapitre le plus laborieux du film, celui dans lequel on aurait aimé que Jackson se fasse aller les ciseaux au montage. Mais dès que l’action se transporte sur Skull Island et que le roi Kong fait son entrée, les péripéties s’enchaînent à un rythme vif, plus stupéfiantes les unes que les autres. Jackson ne rate alors aucune occasion pour augmenter la mise en matière de morceaux d’anthologie, à commencer par cette hallucinante séquence où Kong lutte contre des T-Rex entre ciel et terre dans un échafaudage de lianes géantes. Ou encore ce moment magique où le gorille et sa belle (Naomi Watts) admirent un coucher de soleil, avant de subir l’attaque de chauves-souris géantes; une séquence qui anticipe évidemment la scène finale au sommet de l’Empire State Building.
Triomphe technologique et festin visuel sans précédent, King Kong livre la marchandise. C’est un film qui sollicite chez le spectateur le sens de l’émerveillement. Mais au-delà des prouesses techniques et esthétiques du film, ce qu’il y a de plus beau dans King Kong, de plus émouvant, c’est le regard de Naomi Watts lorsqu’elle voit naître le sentiment amoureux dans les yeux du gorille. C’est dans ces moments d’intimité que le film devient vraiment immense.
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