Country : Communauté rurale
Cinéma

Country : Communauté rurale

Le Country, pour ses fervents amateurs, permet de verbaliser peurs, rêves et peines. Portrait (incomplet) d’une grande famille un peu triste signé Carole Laganière.

"Jour après jour je suis triste, jour après jour je m’ennuie." Ces mots empruntés à Willie Lamothe résonnent dans notre tête tout au long du visionnement de Country. On les reconnaît dans le témoignage poignant de ce chanteur sensible qui se cherche une compagne de vie. On les entend dans la confession de cette sexagénaire préoccupée par sa santé. On les repère dans les propos de cette jeune musicienne non-voyante qui court les festivals…

C’est qu’ils seraient malheureux, nos "cow-boys". Esseulés, manifestement, d’où leur propension à se promener d’une kermesse country à l’autre en quête d’un peu de chaleur humaine. Voilà la thèse qui sous-tend le documentaire Country, portrait empathique d’une sous-culture mésestimée.

Plus portée sur la collecte d’entretiens que sur la mise en contexte, la documentariste Carole Laganière (Vues de l’Est) a réalisé un film qui court-circuite l’analyse d’un phénomène de société fécond (la culture country est réduite à un club de rencontres pour retraités) et passe le crachoir à des protagonistes qui se confient à la caméra comme à un analyste.

Certaines confidences véhiculent certes leur lot d’émotions, mais elles ne parviennent à cerner ni l’histoire, ni la vitalité actuelle de l’univers country québécois. Seuls les propos de JiCi Lauzon, cow-boy converti, confèrent un peu de perspective à l’ensemble.

Or, si l’on en croit le chanteur et acteur, le country – sa musique, en tout cas – est affaire d’émotions simples et primaires. Auquel cas, on perd sans doute notre temps à tenter de l’intellectualiser.

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