Wolf Creek : La grande frousse
Wolf Creek, premier film de l’Australien Greg McLean, fait diablement peur.
Creek
s’inscrit à fond dans la veine actuelle des films d’horreur crus modelés sur les classiques crades des années 70, au premier chef The Texas Chainsaw Massacre et The Hills Have Eyes. Du coup, il faut prendre avec un grain de sel les affirmations du cinéaste qui proclame haut et fort vouloir réinventer le cinéma de terreur avec Wolf Creek. En fait, aussi efficace soit-il, cet exercice dans l’art de flanquer une bonne frousse au spectateur avec peu de moyens n’est rien d’autre qu’une variation habile sur des lieux archi-communs.
Mais quand j’écris habile, je ne plaisante pas. Par son style de réalisation ultra-réaliste inspiré du mouvement Dogme (caméra vidéo haute définition tenue à l’épaule, éclairage naturel, aucun effet optique ou numérique), Wolf Creek instille dès le début un sentiment de malaise chez le spectateur. On sent tout de suite que les personnages sont en danger, même lorsqu’ils sont simplement en train d’avoir une conversation décontractée sur la plage.
Liz (Cassadran Magrath), Kristy (Kestie Morassi) et Ben (Nathan Phillips) font du tourisme dans un parc naturel des Outbacks australiens lorsque leur auto tombe en panne au beau milieu de nulle part. La nuit venue, ils sont secourus par un sympathique Samaritain au volant d’une dépanneuse, qui offre de remorquer leur voiture chez lui pour la réparer. Le cauchemar peut commencer…
Là où, avec un sujet semblable, un Rob Zombie (House of 1000 Corpses, The Devil’s Rejects) joue la carte du grotesque assumé, Greg McLean garde son sang-froid et refuse toute surenchère stylistique ou baroque, privilégiant une approche terre à terre qui confine presque au documentaire animalier. Disons un documentaire sur l’art de la chasse et du dépeçage. Malgré son caractère poisseux, morbide, glauque et ultra-violent, Wolf Creek a quelque chose de presque rafraîchissant dans son rejet systématique des facilités à la mode, notamment les effets de montage chocs et rapides qui polluent presque tous les films du genre.
Ce film authentiquement terrorisant n’est pas aussi original que son auteur voudrait nous le faire croire. Mais comme retour aux sources d’un cinéma d’horreur pur et dur, on pourrait difficilement faire mieux.
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