Guy X : Jason s'en-va-t-en-guerre
Cinéma

Guy X : Jason s’en-va-t-en-guerre

Dans Guy X, drame de guerre de Saul Metzstein, Jason Biggs prouve qu’il a encore bien des croûtes à manger…

Beaucoup de films de guerre sont produits année après année, mais tous les films de guerre ne sont pas similaires. À ceux portés par un souffle patriotique tel Saving Private Ryan s’opposent des récits plus sombres et tourmentés comme Apocalypse Now ou The Deer Hunter. Puis il y a ces œuvres où guerre rime avec irrévérence, catégorie dans laquelle on retrouve maintenant Guy X.

En 1979, Rudy Spruance (Jason Biggs) se retrouve botté en bas d’un avion au Groenland, près de la base militaire américaine secrète de Qangattarsa. Confus quant à la raison de sa présence sur cette base, Rudy tente de s’enfuir mais s’aperçoit bien vite qu’il est ardu de quitter le milieu de nulle part. Il se résigne donc à s’intégrer à cet étrange régiment sous les ordres du non moins étrange colonel Woolwrap (Jeremy Northam), jusqu’au jour où il découvre une mystérieuse aile souterraine où sont alités des hommes gravement blessés, dont un certain "X" (Michael Ironside).

Cette coproduction entre le Canada, le Royaume-Uni et l’Islande (où s’est déroulé le tournage) se démarque surtout par ses décors arctiques, où le soleil de minuit ne cesse jamais de briller durant l’été, puis cède la place à une noirceur hivernale sans fin. Le réalisateur Saul Metzstein, qui a fait ses débuts comme régisseur sur les films de Danny Boyle, réussit assez bien à transmettre l’impuissance et l’ennui que ressentent ces soldats si loin du combat. Il attise aussi notre intérêt avec le secret de "X" ainsi qu’avec l’amourette entre Rudy et la blonde du colonel, interprétée par la superbe Natasha McElhone.

Guy X est par contre affligé d’une grande faiblesse du nom de Jason Biggs. Dans la série des American Pie, on pouvait apprécier son sans-gêne et sa volonté de se faire humilier continuellement, mais autrement, il est loin d’avoir fait ses preuves en tant qu’acteur. Il est possible d’imaginer que Metzstein a cru voir en Biggs une parenté avec Elliott Gould, qui tenait la vedette dans M.A.S.H., le grand-père des films de guerre où on fait tout sauf la guerre. Malheureusement, Biggs ne soutient pas la comparaison. Il ne coule pas totalement Guy X, mais le film aurait grandement bénéficié d’un protagoniste avec plus de charisme et de nuances dramatiques.

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