Mrs. Henderson Presents : La veuve joyeuse
Cinéma

Mrs. Henderson Presents : La veuve joyeuse

Mrs. Henderson Presents, de Stephen Frears, relate la véritable histoire du Windmill Theatre dans le Londres des années 30. Rencontre avec l’acteur Bob Hoskins lors du Festival de Toronto.

Théâtre décrépit du West-End londonien, le Windmill Theatre trouva acquéreur en 1931 en la personne de Laura Henderson (Judi Dench), riche femme s’ennuyant dans son nouveau rôle de veuve. Ne connaissant rien au théâtre, elle confia la direction artistique du Windmill à Vivian Van Damm (Bob Hoskins), qui décida d’y monter des revues musicales. Afin de se démarquer des autres institutions, Mrs. Henderson eut l’idée d’agrémenter les numéros de la présence de jolies filles en tenue d’Ève… au plus grand plaisir des soldats au moment où les bombes commencèrent à tomber sur Londres.

"Quand j’avais cinq ans, mes parents m’ont emmené au Windmill, se souvient Bob Hoskins, qui agit aussi à titre de producteur; c’était après la guerre, mais on continuait d’y présenter des tableaux avec des filles nues. C’était brillant de penser à faire poser ces jolies filles afin d’éviter la censure. C’était l’une des plus belles choses que j’aie jamais vues! Et je m’en souviens encore très bien aujourd’hui; évidemment, à cinq ans je n’avais pas trouvé cela très érotique et ce n’est surtout pas cela qui m’a emmené à devenir acteur."

Demeurant fidèle à la petite histoire du théâtre londonien, le réalisateur Stephen Frears fait fi de toute profondeur psychologique au profit d’une mise en scène éclatante qui traduit toute la fébrilité des coulisses froufroutantes de la petite troupe de vaudeville. Si la dimension dramatique du récit s’en trouve gommée, les personnages, quant à eux, ne perdent rien de leur panache.

Le truculent comédien poursuit: "Je ne me voyais pas vraiment jouer ce rôle, Stephen m’a alors dit: "Tu n’aurais pas de problème à incarner Vivian Van Damm, tu n’as qu’à jouer à être moi!". Je me suis alors dit: Pourquoi pas! En tournage, Stephen me disait: "Ne sois pas pétillant! Je ne suis pas pétillant, moi! Allez, joue comme il faut!" Stephen est un réalisateur extraordinaire et le personnage grognon et autoritaire de Van Damm, c’est l’image qu’il se fait de lui-même. J’ai rencontré les filles du Windmill, les Millerettes, qui ont vu une première version du film; elles ont dit que mon personnage ressemblait vraiment au véritable Vivian. Même sa petite-fille l’a reconnu. J’ai lu tout ce qu’il y avait à son sujet, mais je ne me suis pas cassé la tête à trouver son essence, d’autant plus que Stephen me disait tout le temps: "Joue-moi!"."

Tandem des plus savoureux, Hoskins et Dench manient avec brio les répliques cinglantes et spirituelles du scénariste Martin Sherman. Leur présence à elle seule vaut le détour. Sur le plaisir de travailler avec Dench, Hoskins raconte: "Judi et moi n’avons pas vu cela comme une histoire d’amour: ce sont deux personnes qui s’adorent, mais qui sont toujours comme chien et chat. Judi est incroyable! Elle est malicieuse et n’a peur de rien. Lorsqu’elle entre sur scène et qu’elle lance une réplique, celle-ci est toujours parfaite. Elle est instinct et créativité. Tourner ce film a été une expérience merveilleuse!"

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