La Panthère rose : Ouatte ze phoque?
Cinéma

La Panthère rose : Ouatte ze phoque?

La Panthère rose, de Shawn Levy, met l’accent sur un sentiment xénophobe primaire qui fait rire niaiseux. Navrant remake.

Si vous pensiez que les Américains avaient fumé le calumet de paix avec leurs "amis" les Français, détrompez-vous. Ce cher oncle Sam s’est trouvé un nouveau souffre-douleur hexagonal: l’inspecteur Jacques Clouseau, le tristement célèbre limier révélé dans La Panthère rose.

Né du cerveau comique de Blake Edwards et campé par l’inénarrable Peter Sellers, le personnage reconnu pour sa maladresse et son accent à couper à la guillotine s’est illustré dans une demi-douzaine de comédies au cours des années 60, 70 et 80. Or, voilà que Clouseau reprend du service. Cette fois, on a confié la réalisation de ses aventures à Shawn Levy (Moins cher la douzaine) et prêté son képi et sa moustache à Steve Martin. Les gros chars, quoi…

Appelé une fois de plus à élucider le vol de la panthère rose, ce joyau fort convoité, Clouseau met toute l’inefficacité qu’on lui connaît au service de sa mission. Heureusement, il peut compter sur l’aide de Ponton (Jean Reno), qui veille sur lui à la demande de l’inspecteur-chef Dreyfus (Kevin Kline). Si ses soupçons se posent d’abord sur Xania (Beyoncé Knowles), jeune et séduisante chanteuse, l’inspecteur en vient finalement à identifier un autre coupable, qu’il épinglera non sans bénéficier de la veine propre aux innocents.

Tentative de remise à neuf d’une concession qui avait, nous semble-t-il, été exploitée à satiété, La Panthère rose se contente de ressasser de vieilles idées scénaristiques. Sous sa façade bonhomme, l’entreprise cache par ailleurs un dessein xénophobe bébête: on prend ici un vilain plaisir à casser du sucre sur le dos des Français. Lassant, à la fin.

Bien qu’assez élégant dans le costume de Clouseau, Steve Martin doit défendre des blagues fort inégales qui, pour citer le vieux mot de Croc, rappellent que ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle. Une fois sur deux, le comique s’en remet à un humour collégien qui rappelle les heures les plus creuses de Saturday Night Live. On remarquera tout de même, ici et là, quelques emprunts à un humour british absurde que Sellers et Edwards auraient approuvé. Sinon? Pour tout dire, c’est le générique, qui consiste en un désopilant dessin animé, qu’on a préféré dans ce remake raté.

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