Les Rendez-vous du cinéma québécois : Pour un flirt avec toi
La 24e édition des Rendez-vous du cinéma québécois se déroulera sous le signe de la séduction. Le porte-parole Raymond Bouchard se dit amoureux fou de notre 7e art, et pendant 10 jours et 11 nuits, nous sommes invités à vivre avec lui cette belle histoire d’amour.
Les festivités s’ouvrent ce jeudi soir 16 février avec Chez Madame Poule, un très mignon court-métrage d’animation réalisé par Tali, suivi du décevant Que Dieu bénisse l’Amérique, qui rappelle plus un mauvais épisode de Vice caché que l’intensité habituelle des films de Robert Morin.
Plusieurs événements spéciaux auront lieu durant les Rendez-vous, notamment une série de 5 à 7 et de soirées bistro ayant divers thèmes. Le 17 février, plusieurs artistes de la scène électro locale feront vibrer les cinéphiles à l’occasion du lancement de la trame sonore de Pure, l’étonnant film de Jim Donovan sur le clubbing en série. Le 18, la Vieille Capitale sera à l’honneur alors qu’on s’interrogera sur la vitalité du cinéma produit à Québec et sur l’humour absurde qui le caractérise. Le 22, le comédien Louis-Georges Girard nous apprendra tout sur les dessous du doublage, pour ensuite offrir la chance aux convives de prêter leurs voix aux vedettes hollywoodiennes lors de Doublage Académie.
Un des 5 à 7 les plus intéressants sera sûrement celui du 21 février consacré à Vidéo Paradiso, le studio ambulant de formation et de création audiovisuelles permettant aux jeunes dits marginaux de se familiariser avec les outils du cinéma. On pourra alors visiter le motorisé abritant le studio mobile et voir une sélection des productions de la dernière année, dont Beat of Px de Stanley Clerval et Jean-Marc Evens Juste, un rafraîchissant éloge du quartier Parc-Extension en images et en musique par les jeunes Noirs qui y vivent; Viger de Danny Bastard, où un groupe de punks anglophones filment eux-mêmes leur quotidien peu reluisant; et Reality Show de Kelly-Anne Millette, le touchant journal intime vidéo qu’une jeune sans-abri adresse à sa mère.
Les jeunes cinéastes de Vidéo Paradiso sont en quelque sorte les héritiers du cinéma direct, un mouvement marquant dans l’histoire de notre cinéma qui fait d’ailleurs l’objet d’un documentaire de Denys Desjardins, Le Direct avant la lettre, présenté en primeur lors des Rendez-vous. La projection du 18 février sera suivie d’un débat sur l’avènement des nouvelles technologies dans le cinéma. Desjardins assurera l’animation et Michel Brault, Marcel Carrière et Fernand Dansereau (lauréat du prix Albert-Tessier 2005) y participeront.
RENDEZ-VOUS DOUX
Les Rendez-vous, c’est aussi la chance de voir ou revoir la cuvée 2005 du cinéma québécois, des chouchous des critiques (La Neuvaine, Les États nordiques) aux gros succès commerciaux (Aurore, Les Boys 4), en passant par les quelques films ayant fait l’unanimité ou presque (Maurice Richard, C.R.A.Z.Y.). La programmation fait aussi une grande place aux documentaires, avec entre autres une série de titres ayant pour thème Haïti (L’arc-en-ciel n’est pas un ruban, Quand la vie n’est qu’un rêve) et la communauté haïtienne de Montréal (Au nom de la mère et du fils, Petites Mères); Poupée Graal de Brigitte Nadeau, sur les collectionneuses de Barbie; Portrait de l’artiste en muse d’Étienne Desrosiers, un dialogue entre le photographe George Steeves et l’écrivaine Astrid Brunner; et Les Voix de Kalkeri de François Lemieux, à propos du travail de Jeunes musiciens du monde auprès des enfants défavorisés du Sud de l’Inde.
Les festivaliers pourront aussi visionner près d’une centaine de courts-métrages. De ce lot, notons Chrysalide de Véro Boncompagni, un poème visuel mettant en vedette la danseuse tétraplégique France Geoffroy; Pineapple Baby d’Ameesha Joshi, dans lequel une petite fille est témoin de sombres événements pendant que sa mère interprète une danse hawaïenne pour une foule de personnes âgées; et The First Day of my Life de David Uloth, sur la relation trouble entre une écolière et sa grande sœur fugueuse. Également, un programme de courts métrages d’animation abstraite sera présenté le 18 février, où l’on verra entre autres cNote de Chris Hinton, un film hallucinogène sur trame de jazz fusion; Tower Bawher, dans lequel Theodore Ushev rend un hommage dynamique au constructivisme russe; et Rupture, une collaboration entre le peintre Jean Detheux et le compositeur Jean Derome.
Sans oublier le Spécial Suisse, la Carte blanche à l’INIS, la série Nos plus beaux films (Maria Chapdelaine, Les Fous de Bassan, etc.), les Ateliers professionnels, le Bal Jutra-Hommage en l’honneur de Denise Filiatrault… Ouf! Et ce n’est qu’un aperçu des quelque 198 films qui composent la programmation des Rendez-vous. On s’en reparle la semaine prochaine.
Du 16 au 26 février
www.rvcq.com