L'Avion : Atterrissage forcé
Cinéma

L’Avion : Atterrissage forcé

Avec L’Avion, le réalisateur Cédric Kahn lorgne vers le conte fantastique.

Après s’être préoccupé de sexe (L’Ennui), de violence (Roberto Succo) et d’alcoolisme (Feux rouges), Cédric Kahn surprend en s’essayant au film pour enfants. Interviewé lors du feu FIFM, le cinéaste français admet que sa dernière œuvre est "plus classique, moins dure. Je voulais faire un film plus facile, mais en même temps il y a quelque chose de moi".

Charly désire un vélo pour Noël et est bien déçu de recevoir un avion, mais lorsque son père meurt brusquement, le gamin se lie d’amitié avec le jouet, qui révèle des capacités extraordinaires. L’Avion est en fait librement adapté de Charly de Magda-Lapière: "J’aimais le thème de la bande dessinée, explique Kahn, mais j’ai voulu rompre avec son univers. Je préférais faire quelque chose de plus réaliste dans la forme."

Suivant la formule de E.T. et The Iron Giant, L’Avion présente un élément fantastique qui devient un substitut au père absent du jeune protagoniste. Les petits ou les sentimentaux se laisseront peut-être emporter par ce conte aux élans mélodramatiques, mais les autres risquent de s’ennuyer.

Le rythme lent, caractéristique des films de Kahn, cadre mal avec un genre qui gagne à être plus ludique. Qui plus est, Roméo Botzaris est peu crédible, voire insupportable, dans le rôle de Charly. Heureusement, le film bénéficie d’une riche photographie et Isabelle Carré et Vincent Lindon respirent la tendresse dans le rôle des parents. Enfin, les esprits détournés s’amuseront peut-être à dénoter la portée très freudienne des scènes où le garçon tient l’avion à forme phallique entre ses jambes, telle une érection aéronautique.

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