Festivalíssimo : ¡Viva la fiesta!
Cinéma

Festivalíssimo : ¡Viva la fiesta!

Festivalíssimo, c’est des spectacles, des expositions, mais aussi du cinéma. Survol d’un programme bien rempli.

Festivalíssimo a 10 ans. Histoire de souligner dignement le rondelet anniversaire, les organisateurs du festival culturel ibéro-latino-américain ont, comme à leur habitude, concocté un mélange d’activités riches en couleur. Le volet ArtFeria permettra de découvrir les toiles de 12 peintres contemporains, originaires qui du Mexique, qui du Pérou, qui du Chili. On pourra d’autre part apprécier le talent de la compagnie argentine Tangokinesis, laquelle, à l’occasion de son premier passage à Montréal, présentera le spectacle Nuevo Tango. Pour clôturer le festival, le musicien new-yorkais Luisito Rosario et son orchestre inviteront les gens à partir sur la rumba lors de la soirée Nocha Loca, qui se déroulera au Club Soda.

Côté cinéma, Festivalíssimo propose une soixantaine de films. Des courts, des moyens et des longs, des docus et des fictions. Une large place est faite à l’Argentine qui, bien représentée dans la section documentaire, verra aussi quelques belles soirées consacrées à son Nouveau Cinéma. Par ailleurs, la section Los Cortos gagne en substance, elle qui comporte cette année une quarantaine d’oeuvres. Quoi d’autre? Attirons l’attention sur quelques réalisations récentes en provenance du Portugal, autre pays célébré, ainsi que sur deux classiques brésiliens: Der leone have sept cabeças, de Glauber Rocha, et O pagador de promessas, d’Anselmo Duarte.

Enfin, parmi les longs métrages faisant partie de la sélection officielle, nous avons déjà pu voir…

Iluminados por el fuego, de l’Argentin Tristán Bauer, film d’ouverture. La tentative de suicide d’un de ses vieux camarades amène l’ancien combattant Esteban à se remémorer son expérience lors de la guerre des Malouines. OEuvre léchée et relativement conventionnelle sur le plan de la forme, Iluminados… n’en aborde pas moins de façon assez mordante le conflit qui a opposé l’Argentine à l’Angleterre, il y a 25 ans. Comme quoi certaines plaies mettent du temps à se refermer.

Crónicas, de l’Équatorien Sebastián Cordero. Un journaliste télé traque un tueur en série s’attaquant aux enfants d’une petite ville d’Équateur. À sujet hollywoodien, traitement sud-américain. Le développement et le dénouement ambigus de ce suspense créent un effet de décalage intéressant. Solide performance du Colombien John Leguizamo (Moulin rouge!) dans le rôle principal.

20 cm, de l’Espagnol Ramón Salazar. Un travesti souffrant de narcolepsie rêve de subir la grande opération. Fantaisie colorée et guillerette, diront les uns. Bagatelle "sous-almodovarienne", diront les autres. C’est selon. Pour notre part, nous avons trouvé plutôt fastidieux les nombreux numéros chantés qui ponctuent le film. La véritable saveur de 20 cm est à trouver dans l’évocation d’un quartier madrilène picaresque.

Batalla en el cielo, du Mexicain Carlos Reygadas. Coupable d’un geste criminel aux conséquences dramatiques, un homme ordinaire cherche une façon de soulager sa conscience. Présenté au dernier Festival de Cannes, le nouveau film du réalisateur de Japón met en scène "le conflit d’un être humain tiraillé entre ses actions et sa nature". Une oeuvre forte et dérangeante que Reygadas dit avoir réalisée en pensant au Rome ville ouverte, de Roberto Rossellini. On aura certainement l’occasion d’en reparler.


Du 2 au 12 mars
www.festivalissimo.net