Trois pour un : Théâtre d’été
Trois pour un, v.f. de These Girls, coproduction entre le Québec et le Nouveau-Brunswick de John Hazlett, ne fera rien pour redorer le blason du cinéma canadien-anglais.
Comme chez nos voisins du sud, il existe dans le cinéma canadien-anglais un courant de comédies consacrées aux moeurs sexuelles des adolescent(e)s. Les films de high school et de hang out tournés de notre côté de la frontière ont cependant tendance à être moins portés sur les gags puérils et vulgaires, s’efforçant d’explorer l’univers des jeunes avec un minimum d’originalité et de naturel psychologique. Je songe en particulier aux sympathiques The Suburbanators et surtout Kitchen Party de Gary Burns, produits par John Hazlett. Le même Hazlett qui signe, comme réalisateur cette fois, cette nouvelle comédie d’ados consacrée aux frasques d’un trio de baby-sitters dévergondées.
La Québécoise Caroline Dhavernas (trop âgée pour le rôle) incarne Keira, une ado de 17 ans qui vole du pot avec sa copine Lisa (Holly Lewis) dans le jardin de Keith (David Boreanaz, le Angel du petit écran), un motard qui trompe sa femme avec la baby-sitter Glory (Amanda Walsh), une amie des deux autres filles. Ayant surpris leur copine en pleine session de baise avec l’étalon, Keira et Lisa se mettent en tête de profiter elles aussi des talents virils du monsieur, qui se laisse convaincre d’ailleurs assez facilement.
Évidemment, la situation va déraper, surtout lorsque les filles en viennent à débarquer chez leur "client" en trio pour y fumer du pot et s’amuser. Le dérapage est sensible également au niveau de l’inspiration des auteurs. Ce qui commence par une petite comédie de moeurs sympathique, assez pimpante et d’un joli naturel, finit par s’enfoncer dans les rouages d’une comédie de boulevard avec coups de poing sur le nez, portes qui claquent et autres quiproquos. Il y manque cependant un ingrédient essentiel: l’humour. À la place, on a plutôt droit à quelque chose qui ressemble à de l’entrain. Ça ne fait pas rire, mais on ne s’ennuie pas non plus.
Le film est adapté d’une pièce de théâtre de Vivienne Laxdal. Or, ni l’auteure ni le réalisateur-scénariste ne se préoccupent de développer le moindrement les personnages ou d’explorer avec un minimum de complexité la sexualité naissante de ces ados subjuguées par l’expérience de leur play-boy. Ça donne un film au bout du compte banal et vite oublié.
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