The Three Burials of Melquiades Estrada : Six pieds sous terre
Cinéma

The Three Burials of Melquiades Estrada : Six pieds sous terre

The Three Burials of Melquiades Estrada, l’autre grand film de cow-boys de l’année 2005, raconte l’histoire d’une amitié née dans la poussière tex-mex.

Dans 10 ans, voire 15, on se rappellera que 2005 fut une bonne année au cinéma pour les garçons vachers. On évoquera alors le célébré "western rose" d’Ang Lee, Brokeback Mountain, lauréat de trois Oscars. On se souviendra également d’un autre long métrage, The Three Burials of Melquiades Estrada, prix du meilleur scénario et prix d’interprétation masculine à Cannes. Chacun à leur façon, les deux films explorent les liens affectifs tissés par de grands durs au coeur tendre.

Arpentant des pâturages moins ouvertement romantiques que Brokeback Mountain, The Three Burials… raconte l’histoire d’amitié du contremaître américain Pete Perkins (Tommy Lee Jones) et du journalier mexicain Melquiades Estrada (Julio Cesar Cedillo).

Séjournant illégalement au Texas pour gagner sa vie, Melquiades rêve d’un jour rentrer à la maison pour retrouver les siens. Un accident tragique l’en empêchera. Tué d’un coup de feu par le garde-frontière Mike Norton (Barry Pepper), l’étranger est enterré illico.

La police refusant de faire enquête, Perkins prend sur lui de faire justice à son ami. Il retrouve le coupable, qu’il force, fusil sur la tempe, à exhumer le corps d’Estrada. Les deux hommes partent alors à cheval vers le sud, accompagnant le trépassé jusqu’à son dernier repos. Leur voyage, épopée surréaliste, donne lieu à des scènes immenses.

L’amitié au coeur de The Three Burials… trouve écho à la ville dans la franche camaraderie unissant les principaux artisans du film. Réalisé et interprété par le Texan Tommy Lee Jones, le film a été écrit par le Mexicain Guillermo Arriaga, scénariste de Amores perros et de 21 Grams. Les deux hommes sont camarades de chasse depuis des années. Leur complicité porte ses fruits.

Arriaga appose au script la signature complexe en passe de devenir sa marque de commerce (construction non séquentielle, multiplication des points de vue). Jones, en plus de camper avec aplomb le superbe personnage de Pete Perkins, porte le stetson du réalisateur avec tout le naturel du monde.

Soucieux de célébrer les qualités humaines communes à deux peuples qui se voisinent tant bien que mal, les deux hommes font l’éloge de la fraternité sans appuyer sur les bons sentiments. Comme quoi les cow-boys ne portent pas tous de gros sabots.

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