FIFA : Aux arts, etc.
Le FIFA se poursuit jusqu’au 19 mars. Dernier tour d’horizon.
Au cours de ses derniers jours, le FIFA offrira quatre événements spéciaux. Ce jeudi, on souligne le 25e anniversaire de La La La Human Steps; pour l’occasion, le chorégraphe Édouard Lock présentera son film Amelia. Le 17 mars, on célèbre le 400e anniversaire de Don Quichotte. Le 18 mars, les mélomanes apprécieront sûrement La Musique baroque française, de la scène à l’écran. Toujours le 18, on découvre le rôle du haïku dans le cinéma d’animation.
ARTS
Qui a tué Dada?, de Hopi Lebel
Il était temps que quelqu’un pense à ramasser archives et artefacts pour concocter un petit docu sur Dada. Hopi Lebel le fait très bien, en exploitant l’esthétique du mouvement et en laissant la parole à ses acteurs: Tzara, Janco et Huelsenbeck sont là, entre autres, tandis que Ball, Breton ou Picabia sont cités. Cette extraordinaire révolte artistique du début du 20e siècle, qui a laissé beaucoup de traces, revit pour une petite heure. Trop court! (R.B.)
Return to the Land of Piero, de Nino Bizzarri
Il fut l’un des plus importants artistes de la Renaissance. Pourtant, l’oeuvre de Piero della Francesca fut vite oubliée (certaines de ses pièces furent même détruites) pour n’être reconsidérée qu’au 20e siècle (entre autres par le célèbre historien de l’art Bernard Berenson). Malgré une facture très classique, ce petit film n’en retient pas moins l’attention grâce à une multitude d’anecdotes et, bien sûr, grâce aux oeuvres de Piero della Francesca, d’une beauté retenue, mais jamais vraiment froide. (N.M.)
Vienne 1900, de Valérie Manuel
Voici un documentaire qui est un bon résumé de l’art viennois autour de 1900 mais qui est sans originalité, ni dans sa forme ni dans son contenu. Vous y entendrez des spécialistes vous parler d’artistes passionnants comme Gustav Klimt, Oskar Kokoschka, Koloman Moser et Egon Schiele, en reprenant trop souvent les grandes idées générales sur le sujet. Trop large et trop didactique. Vienne 101 pour étudiants débutants en histoire de l’art à l’université. (N.M.)
CINÉMA
Svensk Filmindustri, la grande aventure du cinéma suédois, de Laurent Louargant
Fondée en 1919 par Charles Magnusson, la Svensk Filmindustri a permis aux cinéastes tels Sjöström et Bergman, et à ses stars, comme Greta Garbo et Ingrid Bergman, de donner au cinéma suédois ses lettres de noblesse. Une histoire certes fascinante, mais platement racontée par ce documentaire de têtes parlantes où des extraits des plus grands films ayant marqué l’histoire manquent cruellement. Tout de même un complément intéressant à Bergman – Une trilogie de Marie Nyreröd. (M.D.)
Travels of Daniel Szczechura, de Marcin Gizycki
Surnommé le pape du cinéma d’animation polonais, Daniel Szczechura signait en 1970 Le Voyage, film autobiographique inspiré de ses nombreux déplacements en train, où l’on voit la silhouette d’un voyageur observer le paysage qui défile. Ponctué d’extraits de ce film hypnotisant, ce sobre portrait d’artiste permet de découvrir le cheminement particulier de celui qui a introduit le style contemplatif dans l’animation. (M.D.)
DANSE
Serge Diaghilev et les Ballets russes, d’Eva Gerberding et André Schaefer
Eva Gerberding et André Schaefer, tous deux réalisateurs indépendants pour la télévision allemande, nous montrent l’homme derrière le mythe Serge Diaghilev, fondateur des Ballets russes et grand artisan de l’entrée du ballet, au début du 20e siècle, parmi les arts majeurs. Entre documents d’archives et brèves reconstitutions historiques, on revit les controversés succès de la troupe à Paris (en outre avec Le Sacre du printemps), les beaux jours des danseurs étoiles Anna Pavlova et Vaslav Nijinski, de même que les associations avec plusieurs grands artistes du temps, Stravinski bien sûr, mais aussi Cocteau, Debussy, Picasso ou Coco Chanel. (T.M.-R.)
LITTÉRATURE
Cervantès et la légende de Don Quichotte, de Daniel et Jaume Serra
Publié il y a quatre siècles, Don Quichotte émeut chaque année des milliers de nouveaux lecteurs. Les réalisateurs Daniel et Jaume Serra signent un extraordinaire documentaire établissant des liens forts entre la vie de Cervantès, qui fut une série d’échecs et de désillusions, et le parcours de son héros à la triste figure. Illustrant habilement les scènes principales du roman par des extraits de films, il montre les répercussions profondes dans la littérature mondiale de cette oeuvre charnière. Étayé de commentaires souvent brillants de Günter Grass, José Saramago, Mario Vargas Llosa et Felipe Gonzales. (T.M.-R.)
MUSIQUE
Knowledge is the Beginning, de Paul Smaczny / Music from the Inside Out, de Daniel Anker
Voici deux films qui examinent la vie au sein d’un orchestre symphonique. Deux orchestres bien différents: le West-Eastern Divan Orchestra de Daniel Barenboim (dans Knowledge…) et l’Orchestre philharmonique de Philadelphie. Le premier se veut un instrument de paix et regroupe des musiciens arabes et israéliens, ce qui ne se fait pas toujours sans tension… Le second est un orchestre comme on en trouve dans toutes les grandes villes et dont on apprend à connaître les membres. Très instructif dans les deux cas. (R.B.)
Le Rossignol, de Christian Chaudet
Drôle de drame lyrique que celui-là, qu’Igor Stravinski commença à composer en 1907 et termina en 1913, soit avant et après Le Sacre, ce qui fait que le premier acte est bien différent des deux autres. Au niveau visuel, c’est une véritable fête de l’animation numérique, qui appuie la musique avec intelligence. Avec la voix de Natalie Dessay (entre autres) et l’Orchestre national de Paris dirigé par James Conlon. (R.B.)