L’homme, c’est elle : Bill 101
L’homme, c’est elle, d’Andy Fickman, n’est ni plus ni moins qu’une adaptation libre d’une pièce du grand Bill. Du Shakespeare pour les nuls?
Trop souvent, on assume qu’un film mettant en vedette des adolescentes ne s’adresse qu’à celles-ci. Pourtant, on ne s’attend pas à ce que seuls des ninjas aiment les films de kung-fu ou à ce que Souvenirs de Brokeback ne plaise qu’aux homosexuels et aux cow-boys. Bref, on peut être un homme dans la vingtaine et adorer Méchantes Ados, Quatre Filles et un Jean ou, dans le cas présent, L’homme, c’est elle, d’Andy Fickman (Viens voir papa!), adaptation pour le moins libre de La Nuit des rois de Shakespeare.
Ce n’est pas la première fois que l’univers du barde est transposé dans un high school. On n’a qu’à penser à Ô, Songe d’une nuit d’ados ou à 10 choses que je déteste de toi, lequel a d’ailleurs été écrit par Karen McCullah Lutz et Kirsten Smith, coscénaristes avec Ewan Leslie de L’homme, c’est elle. Viola, naufragée se travestissant afin de travailler comme page, devient donc une lycéenne (Amanda Bynes) qui, lorsque son école coupe son programme de soccer féminin, décide de se faire passer pour son frère jumeau, Sebastian (James Kirk), et de joindre les rangs d’une équipe masculine.
Le plaisir réside dans le fait de voir comment l’adolescente tentera de ne pas se faire démasquer, mais surtout dans les rebondissements toujours inventifs du récit. En effet, Viola/Sebastian tombe amoureuse de son coéquipier Duke (Channing Tatum), qui se pâme pour la belle Olivia (Laura Ramsey), qui a le béguin pour Sebastian/Viola. À cette variante du triangle amoureux classique s’ajoutent d’autres chassés-croisés, trop nombreux pour être énumérés. Évidemment, tous les personnages se retrouvent dans la confusion générale à la fin.
À la fois vaudeville, drame sportif et comédie romantique vaguement féministe, L’homme, c’est elle repose sur la performance énergique d’Amanda Bynes. De fait, il est bien drôle de la regarder constamment tergiverser entre sa sensibilité naturelle et les comportements de mec macho qu’elle essaie d’adopter. Et à chaque instant, la jeune comédienne prouve qu’elle n’a pas peur du ridicule. Le autres acteurs s’avèrent aussi plutôt amusants, particulièrement Vinnie Jones en entraîneur dur à cuire et David Cross en directeur ringard. Alors, que vous soyez adolescente ou pas, L’homme, c’est elle devrait vous faire passer un bon moment.
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