Sisters in Law : Les guerrières
Dans Sisters in Law, de Kim Longinotto et Florence Ayisi, deux Camerounaises admirables se battent pour le droit des femmes et l’égalité des sexes.
Les procès étant largement couverts par les médias, nous sommes relativement familiers avec le déroulement du processus judiciaire. Au cinéma, Raymond Depardon s’y est aussi attardé dans 10e Chambre – Instants d’audience, mais encore là, il s’agissait d’une cour occidentale. Sisters in Law a été tourné au Cameroun, ce qui change considérablement la donne.
Le film nous amène dans le bureau de la conseillère d’État Vera Ngassa et à la Cour présidée par la juge Beatrice Ntuba, qui s’efforcent toutes deux d’expliquer leurs droits aux femmes et de les faire respecter. Les réalisatrices Kim Longinotto et Florence Ayisi ont suivi quatre causes de l’enquête préliminaire jusqu’à la remise de la sentence: celles de deux épouses musulmanes désireuses de quitter leurs maris violents, d’une enfant violée par un voisin et d’une fillette battue à répétition. Dans chaque cas, Ntuba et Ngassa doivent non seulement établir les faits, mais aussi éduquer les gens concernés, souvent inconscients que leurs actions sont contraires à la loi.
Leur travail est admirable, car il s’oppose à des siècles de tradition. La libération de la femme et l’égalité des sexes en sont à leurs premiers balbutiements au Cameroun, et d’horribles agressions continuent d’être commises. Le film inspire pourtant l’espoir, montrant des histoires tristes qui finissent bien. Sisters in Law est habité d’un profond message féministe, mais il n’est pas exprimé de façon didactique. En montrant simplement des femmes qui brassent la cage et remettent en question les coutumes, le film fait comprendre que les choses peuvent et doivent changer.
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