Marock : C'est le temps des vacances
Cinéma

Marock : C’est le temps des vacances

Avec Marock, Laïla Marrakchi signe une chronique ensoleillée de la jeunesse dorée de Casablanca.

Avec le printemps arrivent le beau temps, les jeunes femmes en tenue légère et la fin des classes, toutes des choses que l’on retrouve aussi dans Marock. Dans ce premier long métrage vaguement autobiographique de Laïla Marrakchi, Rita (Morjana Alaoui, petite cousine de la réalisatrice) et ses amies vivent leurs dernières semaines au lycée, après lesquelles un grand nombre d’entre elles partiront à l’étranger continuer leurs études. En attendant, elles entendent bien passer le plus de temps possible à écouter de la musique, boire, fumer du pot et se rapprocher des garçons.

Nous sommes à Casablanca, mais nous pourrions tout aussi bien être à Beverly Hills. Les personnages du film sont des gosses de riches habitant dans d’immenses maisons avec domestiques, piscine et une BMW ou une Mercedes dans le garage. Les filles s’habillent de façon sexy, les garçons jouent au basket-ball et au poker, tous vivent à l’occidentale. Lorsque le frère de Rita (Assaad Bouab) décide de se faire pousser la barbe, faire ses prières et jeûner pendant le ramadan, il fait figure d’exception face à ses anciens potes qui ne pensent qu’à s’éclater.

Marock est la chronique d’une jeunesse dorée, sans souci ou presque. Bien sûr, il y a les bagarres occasionnelles et autres petits conflits, mais on est surtout plongé dans la farniente des étudiants qui se croient déjà en vacances. Rita tombe amoureuse du beau Youri (Matthieu Boujenah); le fait qu’il soit juif pourrait déplaire à ses parents et à son frère, mais elle a assez de caractère pour n’écouter que son coeur. Peut-être est-elle un peu naïve, mais elle a toute sa vie devant elle pour se prendre la tête, autant s’amuser pendant qu’elle le peut! Ceci semble être aussi la philosophie de Marrakchi. Elle aurait pu s’attarder aux problèmes sociaux, religieux et autres du Maroc, mais elle a préféré faire un film tendre et nostalgique. Même un rebondissement tragique en fin de parcours ne vient pas troubler le ton ensoleillé outre mesure, c’est tout dire.

Bref, pas de grandes questions existentielles, mais de belles images de Casablanca, une excellente trame sonore (David Bowie, Mano Negra, etc.) et des performances très naturelles de la part des acteurs, pour la plupart des amateurs faisant leurs débuts au cinéma. Un divertissement parfait pour le printemps.

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