Niagara Motel : Chambre à louer
Cinéma

Niagara Motel : Chambre à louer

Dans Niagara Motel, le Montréalais Gary Yates s’intéresse aux petites gens évoluant dans un établissement miteux.

Après avoir interprété avec brio une jeune femme confuse travaillant dans une boutique de souvenirs de Niagara Falls dans la télésérie injustement avortée Wonderfalls, la charmante Caroline Dhavernas demeure en terrain connu en tenant le rôle de Loretta, jeune femme tout aussi confuse travaillant comme serveuse dans un restaurant de Niagara Falls. Dans les mots de Dhavernas, interviewée plus tôt cette année, son personnage "est une fille intelligente qui a peut-être moins de moyens, qui est un peu confuse pour l’instant parce qu’elle est enceinte et elle ne sait pas trop quoi en faire. On ne connaît pas tellement son histoire, mais pour moi elle est partie du Québec parce qu’elle devait réfléchir à ses affaires."

Le film est une adaptation de Suburban Motel, un cycle de six pièces de George F. Walker (qui a coécrit le scénario avec Dani Romain) se déroulant toutes dans les chambres du même établissement miteux. En plus de Loretta, on y retrouve, entre autres, un maquereau sans envergure (Kevin Pollack) qui veut faire d’elle une star de la porno, un concierge alcoolique (Craig Ferguson) tentant d’oublier la mort tragique de son épouse, un Mormon (Tom Barnett) vendeur de brocheuses, une mère de famille (Wendy Crewson) songeant à devenir prostituée et une ex-junkie (Anna Friel) qui espère obtenir la garde de son enfant.

Niagara Motel est une comédie de moeurs où les destinées de divers individus s’entrecroisent de façons variées, dans la lignée des films de Robert Altman (Nashville, Short Cuts) et de Paul Thomas Anderson (Magnolia). Le réalisateur Gary Yates (Seven Times Lucky) ne manque pas d’ambition, mais il ne parvient pas à atteindre la portée des chefs-d’oeuvre du genre. Le récit est alourdi par plusieurs longueurs, les origines théâtrales demeurent évidentes et les transitions entre les différentes histoires sont maladroites, s’appuyant trop sur des coïncidences douteuses.

Malgré tout, les performances des comédiens sont solides, même si ceux-ci ne semblent pas toujours jouer dans le même film. Par exemple, Friel et Crewson sont touchantes dans un registre clairement dramatique, alors que Pollack s’en donne à coeur joie dans un rôle des plus caricaturaux. Seuls Ferguson et Dhavernas réussissent vraiment à naviguer entre les ruptures de ton du scénario, créant des personnages émotionnellement convaincants tout en tirant profit des situations comiques.

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