Sophie Scholl – Les Derniers Jours : Jeunesse anti-hitlérienne
Cinéma

Sophie Scholl – Les Derniers Jours : Jeunesse anti-hitlérienne

Sophie Scholl – Les Derniers Jours, de Marc Rothemund, fait revivre une figure mythique de la résistance allemande. Portrait de la Fräulein en héroïne populaire.

Munich, février 1943. Sophie Scholl, 21 ans, est appréhendée avec son frère aîné, Hans, après avoir distribué des tracts "subversifs" à l’université. Frérot et soeurette sont emprisonnés et soumis aux questions de l’interrogateur de la Gestapo Robert Mohr. Sophie tient tête au policier chevronné. Elle nie les accusations, défie Mohr et parvient même à s’attirer sa clémence. Alors qu’on s’apprête à la libérer, des éléments de preuve accablants font surface. Ne pouvant plus nier, Sophie s’efforce alors de protéger ses camarades membres de la Rose Blanche, un groupe de résistance pacifique qui cherche à réveiller la conscience du peuple allemand. Entendue par l’imposant juge Roland Freisler en même temps que son frangin et qu’un camarade résistant, Christoph Probst, Sophie Scholl est trouvée coupable de haute trahison. Elle écope d’une sentence "exemplaire".

Portant essentiellement sur les six derniers jours de la vie de Sophie Scholl, le film de Marc Rothemund brosse le portrait d’une jeune femme vivante, pieuse et extrêmement courageuse. L’image de cette activiste qui s’en remet à Dieu renvoie à l’idée qu’on se ferait d’une sainte ou d’une martyre – seules quelques habitudes plus terre à terre attestent son caractère humain: Sophie qui écoute la radio, Sophie qui fume une cigarette… La comédienne Julia Jentsch (The Edukators) se glisse avec aisance dans la peau de l’héroïne populaire. Elle dégage un mélange de gravité et d’idéalisme qui sonne juste.

Cela dit, le découpage temporel préconisé par Rothemund ne permet d’apprécier qu’à moitié l’action exercée par Sophie Scholl et les membres de la Rose Blanche. En se concentrant sur les dernières heures de son sujet, le réalisateur nous prive d’une perspective contextuelle qui aurait mieux représenté l’importance des événements rapportés.

Le film choisit plutôt la voie intimiste. Non sans succès, remarquez. La joute psychologique entre Scholl et Mohr (excellent Alexander Held) est particulièrement captivante. Les lieux de leur huis clos sont sombres, étouffants, donnent envie d’ouvrir une fenêtre.

Long métrage à caractère historique, Sophie Scholl se prête également à un minutieux exercice de recréation des événements et des lieux. Les images sciemment vieillies et granuleuses rendent bien compte du climat oppressant qui régnait à l’époque et qui a rendu nécessaire l’éclosion de la Rose Blanche.

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