Vues d’Afrique : Beautés africaines
Jusqu’au 30 avril, Vues d’Afrique dévoile différents aspects des cultures africaine et créole. Dernier survol.
En Afrique, si l’on se fie à ce qu’avance le documentaire béninois Beauté grandeur nature, de Sanvi Panou, on aime les femmes rondes, souriantes et avenantes. Afin de donner une meilleure image d’elles-mêmes aux jeunes Africaines, se tient dans le village de Cotonou le concours de beauté Miss Nana Benz au cours duquel 12 jeunes femmes doivent étaler leurs généreuses rondeurs, démontrer leur talent pour la danse et parler d’un sujet qui leur tient à coeur. Si ce concours des plus amateurs, bizarrement animé par une jolie brindille de la télé, s’avère aussi futile que tout autre concours de beauté, celui-ci fait au moins entendre une parole féminine trop souvent tue. Saluons donc le courage de ces beautés voluptueuses qui dénoncent, non sans une certaine gaucherie, la polygamie, l’excision et les ravages du sida chez les femmes enceintes.
C’est dans ce même esprit de dénonciation que le héros de Noce d’été, premier long métrage de fiction du Tunisien Moktar Ladjimi, refuse de se plier aux pressions sociales. Célibataire trentenaire vivant toujours chez ses parents, Hamid (Mohamed Ali Ben Jemaa, convaincant) se lance corps et âme dans la réalisation d’un article sur le trafic d’antennes paraboliques afin de mousser sa carrière journalistique et ainsi fuir les préparatifs de son mariage forcé avec sa voisine. Un triste regard sur les célibataires en proie aux préjugés dans une société hésitant entre la tradition et l’évolution des moeurs.
On se rappellera que ces 22es journées du cinéma africain et créole mettent cette année l’accent sur le cinéma marocain. Titre rigolo s’il en est un, Elle est diabétique, hypertendue et refuse toujours de crever, de Hakim Noury, met en scène une femme qui décide de se venger de son gendre qui a fait un enfant à une autre femme. Dans Tarfaya, de Youssef Fadel, une jeune fille de 28 ans qui rêve d’aller en Espagne s’installe dans un village. Enfin, parmi les autres titres qui attirent l’attention, La Danse du foetus, de Mohamed Mouftakir, où une femme décide d’avorter dans la maison de son enfance; le film a mérité le Grand prix et celui du meilleur scénario au Festival de Tanger en 2005.