Les mots d'Akeelah : À la lettre
Cinéma

Les mots d’Akeelah : À la lettre

Les mots d’Akeelah, de Dong Atchison, court les concours d’orthographe pour en tirer un récit édifiant mais cousu de fil blanc.

Déjà au coeur d’un documentaire sélectionné aux Oscars en 2002 (Spellbound) et d’une fiction mettant en vedette Richard Gere et Juliette Binoche (Bee Season), les spelling bees reprennent du service. Long métrage bien intentionné mais parfaitement prévisible, Les mots d’Akeelah (Akeelah and the Bee en version originale anglaise) raconte l’histoire d’une petite Afro-Américaine de condition modeste qui fait fructifier son talent orthographique dans l’adversité.

Élève portée à l’absentéisme, Akeelah (Keke Palmer, craquante) est encouragée par la direction de son école à participer à un concours d’orthographe. Début concluant. Potentiel il y a, reste à le développer. Entre en scène un certain Dr. Larabee (Laurence Fishburne, sympa), prof d’université solitaire, qui accepte de prendre Akeelah sous son aile.

La petite se soumet à un entraînement rigoureux. Ses succès l’amèneront loin, très loin, jusqu’en finale nationale, à Washington. Là, elle se mesure aux meilleurs du pays et atteint même la grande finale. On vous donne l’issue en mille…

Planté dans un quartier dur de Los Angeles, le film s’attaque à divers enjeux sociaux, auxquels des solutions naïves sont apportées. Du jour au lendemain, les exploits d’Akeelah rassemblent la communauté, en redéfinissent les cadres, aplanissent les bogues du quotidien. Pendant que la petite épelle en direct à la télé, mêmes les jeunes gangstas du coin déposent les armes…

En sous-main, le réalisateur Doug Atchison développe quelques intrigues qui viennent traverser le récit, à défaut de l’enrichir. La mère d’Akeelah (Angela Bassett, juste) s’inquiète pour sa marmaille. Le Dr. Larabee est hanté par le fantôme de sa propre fillette décédée. Le père d’un jeune concurrent applique des méthodes pédagogiques discutables…

On ne s’éloigne toutefois jamais trop longtemps du sujet principal. L’histoire tient au parcours ascensionnel d’Akeelah – notez ce prénom, en soi une colle orthographique… Construit comme un récit sportif, le film d’Atchison en emprunte le développement et la résolution – non sans à-propos; au fait: aux États-Unis, c’est la chaîne ESPN, équivalente de RDS, qui diffuse la finale nationale d’orthographe.

Nonobstant le message appuyé, la mise en scène fonctionnelle et les rebondissements téléphonés, on trouvera tout de même un bon mot pour le petite Keke Palmer, qui campe ici une petite abeille attachante.

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