Tabac, la conspiration
Dans une minutieuse enquête sur trois continents, le documentaire stupéfiant de Nadia Collot dissipe l’écran de fumée que cette industrie milliardaire tente de maintenir depuis un demi-siècle sur la cigarette. Facteur de risque contribuant à la mortalité de cinq millions de personnes annuellement dans le monde, celle-ci fut au centre de fraudes scientifiques, d’une intoxication publicitaire et de réseaux de contrebande organisés par les transnationales de la nicotine. En épluchant leurs documents internes, en révélant les mensonges éhontés de leurs dirigeants, en interrogeant leurs stratèges du marketing, cette coproduction franco-canadienne fera réfléchir les fumeurs, qui meurent à petit feu, et donnera des munitions aux ayatollahs de la lutte antitabac. Du 30 avril au 12 mai au Cinéma ONF et du 5 au 18 mai à Ex-Centris. (K. S. Landry)
Le cheval de Troie de l’esthétique
Le réalisateur Gilles Noël (Jack Paradise) rend un premier hommage cinématographique à l’incontournable Michel Brault avec ce documentaire qui retrace la majeure partie de sa prolifique trajectoire, des années d’apprentissage avec Claude Jutra jusqu’au Prix de la mise en scène à Cannes pour Les Ordres, en passant par ses débuts dans la section française de l’ONF. Richement illustré, cet entretien sur le septième art fera découvrir ou redécouvrir le maître du cinéma direct à travers des oeuvres (Les Raquetteurs, Pour la suite du monde) qui ont façonné le cinéma québécois, alors en plein essor, et qui continuent d’inspirer les nouvelles générations de directeurs de la photographie. (K. S. Landry)
Hoot
Premier long métrage de Wil Shriner, acteur et réalisateur de nombreux sitcoms (Frasier, Everybody Loves Raymond, etc.), Hoot raconte les péripéties de trois ados qui veulent empêcher la construction d’une crêperie sur un terrain habité par des hiboux d’une espèce protégée. Pendant ce temps, Luke Wilson multiplie des pitreries sans aucun intérêt dans le rôle d’un policier gaffeur qui ignore ce que trame le jeune trio. Comédie à saveur environnementaliste portée par d’insupportables chansons, Hoot nous fait voir la Floride dans toute sa splendeur. Toutefois, la beauté de ces nombreuses cartes postales n’arrive pas à faire oublier le jeu sans finesse des acteurs, la maigreur des dialogues et les longueurs du scénario. Pas trop chouette, finalement. (M. Dumais)
Stick It
Après avoir réussi à rendre les meneuses de claque cool dans Bring It On, Jessica Bendinger tente de répéter l’exploit avec les gymnastes dans Stick It. Le film montre combien de discipline ce sport demande, tout en suggérant que les filles qui le pratiquent sont capables d’être rebelles. Mais là où Bring It On pouvait compter sur des actrices qui ont du chien, comme Kirsten Dunst et Eliza Dushku, les Montréalaises Melissa Peregrym et Vanessa Lengies ainsi que les autres jeunes vedettes de Stick It sont à peine cabotines. La présence d’un comédien aguerri tel Jeff Bridges est d’autant plus bienvenue, malgré son rôle stéréotypé de coach. Stick It est bourré de clichés, mais la réalisation énergique de Bendinger compense bien. (K. Laforest)