Art School Confidential : Entretien avec un nerd
Cinéma

Art School Confidential : Entretien avec un nerd

Terry Zwigoff, réalisateur de Art School Confidential, nous explique le nouveau scénario du bédéiste Dan Clowes en insistant sur l’intégrité artistique.

Bad Santa

: les uns ont aimé, les autres ont détesté. Jusqu’à Art School Confidential, nouveau film de Terry Zwigoff co-écrit avec Dan Clowes, Bad Santa était le film du réalisateur de Ghost World qui avait le plus divisé la critique. Presque tout le monde avait aimé Ghost World, également écrit en collaboration avec Clowes, et il n’y a avait rien à ne pas aimer dans Crumb, documentaire qui lança la carrière de Zwigoff. Cependant, Art School Confidential s’est révélé dur à avaler; le film n’était pas encore sorti que déjà la critique était fortement divisée – et notez que ce n’est pas parce que vous êtes de ceux qui ont aimé Bad Santa que vous allez nécessairement craquer pour Art School Confidential.

Alors, Art School Confidential reçoit des critiques mitigées?

"Oui, je sais, avoue Zwigoff, joint au téléphone. J’ai lu les critiques sur le site Rotten Tomatoes. C’est vraiment déconcertant. Une étoile? Voyons donc, les gars, donnez-m’en au moins deux pour l’effort."

N’avez-vous jamais pensé à écrire vos scénarios vous-même?

"J’en ai écrit avec Robert Crumb; l’un s’appelle The New Girlfriend, l’autre, Anything For Money. Ils sont vraiment bons… Crumb est réellement doué pour les dialogues; le hic, c’est qu’ils sont presque pornographiques. En tout cas, classe 18 ans et plus. Et personne ne veut faire un film d’animation pour adultes."

Qu’est-ce qui vous a attiré dans Art School Confidential? Le ton est vraiment différent de vos précédentes collaborations avec Clowes.

"En tant que réalisateur, c’était un défi que d’y trouver une approche personnelle. C’était une méditation ludique sur l’expérience artistique. C’est tout ce à quoi je pouvais m’identifier; ça et le personnage d’alcoolique raté et amer interprété par Jim Broadbent."

Dans vos films, vous avez tendance à soulever des questions comme on le fait rarement au cinéma. Vos personnages sont toujours des marginaux aux prises avec leur vérité; autour d’eux, évoluent des idiots n’ayant aucun goût. Les gens ne sont pas habitués à cela.

"Oui, je traite des marginaux, de la nature de l’art, de l’authenticité, de la qualité, de la quête de vérité. Je reviens sans cesse à ces thèmes et essaie d’en tirer quelque chose."

Et pourtant, vous êtes souvent courtisé par Hollywood et vos choix de films sont plutôt fortuits. On vous a offert de tourner Elf, mais vous avez refusé.

"C’est plus fort que moi. J’ai reçu le scénario d’Elf et celui de Bad Santa… Je savais qu’Elf ferait beaucoup d’argent… mais j’ai lu le scénario de Bad Santa et j’ai ri à m’en décrocher la mâchoire. C’était un faux-pas pour ma carrière, mais c’est simplement mon tempérament d’artiste qui me pousse à faire cela."

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