Le Code Da Vinci : Beaucoup de bruit pour rien
Cinéma

Le Code Da Vinci : Beaucoup de bruit pour rien

Le Code Da Vinci de Dan Brown: après le roman, puis les romans visant à comprendre le roman, puis les visites guidées sur les traces des personnages du roman, voici enfin l’adaptation cinématographique d’un des plus grands best-sellers de tous les temps. Mais… l’attente en valait-elle vraiment la peine?

Il y a longtemps qu’un film n’avait pas autant mobilisé les foules. Cinéphiles, muséologues, membres de l’Opus Dei…, tout le monde attendait le Code Da Vinci, que ce soit avec impatience, ou avec des intentions de boycott. Annoncé comme LE film de l’été, le long métrage de Ron Howard s’est finalement avéré… eh bien, terriblement long, justement.

La plume de Dan Brown n’est peut-être pas d’une légèreté absolue et les phrases qui en sortent font parfois preuve d’une simplicité assommante, reste que son récit possédait l’avantage d’être écrit à la manière d’un excellent scénario. Malheureusement, pour réussir la transposition au grand écran avec succès, il aurait fallu davantage d’imagination de la part du réalisateur et nettement moins de prétention de la part des acteurs.

Dans le rôle du professeur Robert Langdon, on retrouve le doublement oscarisé Tom Hanks. Bien qu’il ait troqué sa boîte de chocolats pour une boîte renfermant le secret qui changera la face de l’humanité (sic!), l’ex-Forrest Gump court toujours avec autant d’adresse. Sauf que maintenant, non seulement a-t-il une chevelure qui flotte au vent, mais il a aussi une fille sur les talons. Et pas n’importe laquelle! Incarnant la cryptographe Sophie Neveu, rôle destiné au départ à l’actrice Sophie Marceau, Audrey Tautou réussit finalement le pari qu’elle semble s’être fixé depuis 5 ans, à savoir: ne plus être Amélie Poulain. Malheureusement, cette mutation drastique ne sied guère à l’enfant chérie du cinéma français. Une flopée de personnages poursuit inlassablement ce couple pauvrement assorti qui ne cesse de se zyeuter avec insistance. De Jean Reno (plutôt juste en Commissaire Fache), à Paul Bettany (excellent en albinos, malgré ses yeux incompréhensiblement bleus), en passant par Alfred Molina (honteusement peu crédible dans le rôle du monseigneur Aringarosa), les rôles de méchants envahissent l’écran, sans parvenir à combler le vide.

Malgré la musique dramatique et les situations tragiques, l’ensemble peine à soutenir l’attention de son public pendant les interminables deux heures trente de sa durée. Proférées à voix haute, et accompagnées d’un froncement de sourcil constant et d’un écarquillement oculaire perpétuel, les ultimes découvertes de Langdon et compagnie prennent un côté pour le moins comique. Le tant attendu moment de la grande révélation est tellement surjoué que même le mystérieux sourire de la Joconde risque de se teinter d’ironie…