Lucid
Ce petit film du réalisateur manitobain Sean Garrity raconte la descente aux enfers d’un jeune psy (Jonas Chernick) qui souffre d’insomnie chronique et qui se révèle être aussi instable psychologiquement que ses trois principaux patients: le père de famille psychotique et très violent Victor (Callum Keith Rennie), la timide Chandra (Michelle Nodden), qui souffre de dissociation mentale, et enfin la jeune toxicomane Sophie (Lindy Booth), qui n’arrive plus à faire la différence entre rêve et réalité. Pendant 80 minutes, le réalisateur s’efforce laborieusement et maladroitement de créer un climat de tension psychologique sourde alimentée de détails un peu bizarres qui, au lieu de nous intriguer, ont plutôt tendance à nous irriter. Tout cela pour déboucher à la fin sur une explication-surprise complètement artificielle et forcée. Dans le genre, aussi bien louer le très supérieur The Machinist. (M. Girard)
The War Within
Soupçonné de fricoter avec des activistes terroristes, Hassan (Ayad Akhtar), jeune étudiant pakistanais, se fait arrêter par les forces américaines. À sa sortie de prison, où on l’a soumis à d’atroces tortures, il décide de se venger. Croyant fermement être guidé par Allah, il s’emploie dès lors à agir selon sa propre interprétation du Coran: une interprétation sombre, violente et manichéenne. Loin des faux-documentaires façon United 93, The War Within présente la thématique terroriste sous un oeil nouveau, avec une sensibilité et une intelligence peu communes. Situé au coeur d’un New Jersey au sein duquel la vue des Tours jumelles n’est plus qu’un lointain et douloureux souvenir, le film de Joseph Castelo allie un jeu d’acteur touchant et une mise en scène déroutante. À voir. (N.Wysocka)