Cinéma

Présence autochtone : Droit de réserve

Présence autochtone se poursuit cette semaine, notamment avec plusieurs films ayant pour thème la préservation de l’identité des Premières Nations.

Indian Summer: The Oka Crisis sera présenté pour la première fois à Montréal, après avoir été projeté la semaine dernière à Kahnawake et Kanehsatake, où la minisérie a été tournée. Recréant dramatiquement l’affrontement entre les Mohawks et l’armée canadienne ayant eu lieu en 1990, cette réalisation de Gil Cardinal aborde la question toujours actuelle de la propriété territoriale. Aussi présenté en première, le film finlandais Bride of the Seventh Heaven est le récit lent mais visuellement spectaculaire de la vie d’une nénette promise en mariage à un dieu cruel, tel que raconté par la femme maintenant âgée à une fillette aveugle.

California’s "Lost" Tribes se penche sur le phénomène des communautés autochtones de Californie qui passent subitement de la pauvreté à la richesse en construisant des casinos. Est-ce un juste retour du balancier pour ces tribus ayant perdu leurs terres aux mains des Blancs ou est-ce un cadeau empoisonné? Et quel est le rôle d’Arnold Schwarzenegger dans cette histoire? Le documentaire de Jed Riffe prend une forme classique, se contenant d’enchaîner les témoignages à la caméra comme dans un reportage d’Enjeux, mais le sujet mérite qu’on s’y attarde et Riffe en fait bien le tour.

Beaucoup plus dynamique, le documentaire Brockett 99 – Rockin’ the Country suit le parcours d’une parodie de radio communautaire amérindienne faisant rire certains et enrageant d’autres avec les stéréotypes raciaux qui y sont véhiculés. Le film et l’Alberta qu’on y découvre sont d’abord plutôt comiques, mais progressivement les attitudes de certains des habitants de cette province "600 milles à l’Ouest et 50 ans en arrière" s’avèrent surtout attristantes.

I Can Make Art like Ron Noganosh est un inspirant documentaire à propos d’un sculpteur obijway qui crée ses oeuvres à partir d’objets qu’il trouve dans les dépotoirs. On découvre la façon dont il travaille alors qu’il anime un atelier dans une école de Kahnawake, initiant les enfants non seulement à l’art mais au recyclage. Wapos Bay – There’s no ‘I’ in Hockey de Dennis Jackson est un très joli film d’animation dans lequel des poupées de bannique prennent part à un tournoi de hockey, une compétition culinaire et une course de traîneaux à chiens.

Finalement, le 8 juin aura lieu la Journée du maïs éclaté à la Société des arts technologiques. Consacrée à la jeunesse, cette journée regroupe des vidéos réalisés par de nouveaux talents issus du Wapikoni mobile, de Vidéo Paradiso et de Kino. Entre autres: Star Struck 2, une hilarante excursion dans la quête de célébrité de l’extraordinaire Luis Heng, un passionné d’Éric Lapointe qui pourrait inspirer un personnage à Sacha Baron Cohen; Street, à propos des jeunes autochtones qui quittent les réserves et se retrouvent sans abri dans les rues de Montréal; Mon île, un éloge naïf mais sincère de Marie-Christine Petiquay à la communauté atikamek dans laquelle elle vit; Turtle Island, un petit "tour du propriétaire" de la réserve de Kahnawake; et La petite chasse, où une mère et sa fille se rapprochent en chassant le lièvre et la perdrix, comme le faisaient leurs ancêtres.

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