Festival du film israélien de Montréal : Mazel tov!
Cinéma

Festival du film israélien de Montréal : Mazel tov!

La première édition du Festival du film israélien de Montréal rendra hommage à la remarquable actrice Ronit Elkabetz, qui viendra présenter sa première réalisation.

Faute de Festival du film juif, lequel a dû être annulé pour manque de fonds, le Festival Sefarad de Montréal propose aux cinéphiles le Festival du film israélien de Montréal, dont la qualité des films est inversement proportionnelle à leur quantité, soit six longs métrages, cinq courts métrages et six documentaires.

Parmi les longs métrages, mentionnons la comédie dramatique Ushpizin de Gidi Dar. Lors de la fête des moissons, un couple juif peu fortuné et sans enfants (Shuli Rand et Michal Bat Sheva Rand, attachants et pittoresques) reçoit deux invités inattendus et peu rassurants qu’il accueille à bras ouverts. Un film assez sympa et truculent dont la principale qualité est de nous offrir une plongée dans un monde fermé, celui des Juifs hassidiques.

Présidente d’honneur du Festival, Ronit Elkabetz viendra rencontrer le public lors des projections de Prendre femme et de Mariage tardif. S’inspirant de l’histoire de leurs parents, l’actrice et son frère Shlomi Elkabetz ont signé le douloureux Prendre femme où une femme (Elkabetz, plus qu’intense) souffre d’être mariée à un homme qui fait passer la religion avant tout (Simon Abkarian), alors que revient dans sa vie celui qui aurait pu la rendre heureuse (Gilbert Melki). Sincère mais excessif.

Du réalisateur israélo-géorgien Dover Kosashvili, Mariage tardif met en scène un trentenaire célibataire (Lior Louie Ashkenazi, attachant) qui, au grand dam de sa famille qui souhaite le voir épouser une vierge de bonne famille, a une liaison avec une mère divorcée (Elkabetz). Avec ses scènes familiales bouleversantes, par moments violentes, et ses scènes d’amour crues, jamais vulgaires, Mariage tardif s’avère plus qu’une illustration attentive des moeurs géorgiennes et israéliennes et des coutumes juives orthodoxes, c’est la démonstration grinçante d’un individu réclamant son droit à la liberté.

Enfin, dans Or: mon trésor, de Keren Yedaya, Ronit Elkabetz trouve l’un de ses meilleurs rôles où elle incarne une femme immature dont la fille Or (Dana Ivgi, vive et naturelle) néglige ses études et accumule différents boulots afin de l’empêcher de se prostituer. Un film aussi cruel que magnifique qui dénonce avec subtilité le dur lot des femmes dans un pays constamment en guerre.

Les 13, 14 et 15 juin, au Parisien (longs métrages, entrée 10 $) et au Théâtre Saidye Bronfman (courts métrages et documentaires, entrée gratuite)
www.sefarad.ca