Feu sur la télé! : Infidèle au poste
Cinéma

Feu sur la télé! : Infidèle au poste

Le cycle Feu sur la télé! de la Cinémathèque québécoise se penche sur les liens d’amour et de haine unissant le grand et le petit écran.

Le cinéma, quand il parle de télé, le fait le plus souvent avec un regard critique, sans merci. Simple jalousie? Chose certaine, depuis l’implantation massive de la boîte magique dans les chaumières nord-américaines, au début des années 1950, le septième art ne s’est pas gêné pour critiquer sa soeurette. Le cycle programmé par la Cinémathèque québécoise rassemble une série de longs métrages – quelques courts aussi – qui s’intéressent aux rapports entre le grand et le petit écran. Coup d’oeil plus appuyé sur quelques-uns des morceaux au programme…

MAIN BASSE SUR LE RÉSEAU (NETWORK)
1976. Réal.: Sidney Lumet. Avec Faye Dunaway, William Holden, Peter Finch et Robert Duvall.

Après avoir été congédié, un présentateur livre une déclaration incendiaire en ondes. Les cotes d’écoute bondissent, et les patrons de la station, flairant la bonne affaire, décident d’offrir un nouveau contrat au "démissionné". Une réflexion corrosive sur la tentation de l’info-spectacle signée par le réalisateur de Douze hommes en colère.

MASQUES
Réal.: Claude Chabrol. Avec Philippe Noiret, Robin Renucci et Bernadette Lafont.

Un jeune auteur s’intéresse à un présentateur télé, dont il prétend vouloir écrire la biographie. Dans ce Chabrol qui porte bien son titre, les personnages s’amusent à cacher leur vrai visage derrière un voile d’ambiguïté. Suspense redevable à Hitchcock, un peu mou au milieu et pas particulièrement bien interprété.

LA GRANDE LESSIVE (!)
Réal.: Jean-Pierre Mocky. Avec Bourvil, Francis Blanche et Roland Dubillard.

Bourvil, en instituteur contestataire, craint que la télé nuise aux performances de ses élèves. Avec quelques camarades, il décide de s’en prendre aux antennes du voisinage. Comédie échevelée ponctuée de nombreux traits d’humour absurde. Mention honorable à la musique composée par François de Roubaix et coup de chapeau aux rôles secondaires – ah! ces inspecteurs de police débiles… Foufou.

LA VALSE DES PANTINS (THE KING OF COMEDY)
1983. Réal.: Martin Scorsese. Avec Robert De Niro, Jerry Lewis et Diahnne Abbott.

Variation grinçante sur le thème de la quête de célébrité de l’homo americanus moderne. De Niro et Jerry Lewis (!) forment un duo étonnant et irrésistible. Un Scorsese méconnu qui se révèle dangereusement actuel.

NATURAL BORN KILLERS
1994. Réal.: Oliver Stone. Avec Woody Harrelson, Juliette Lewis et Robert Downey Jr.

Les exploits d’un couple de psychopathes sont relatés par un présentateur télé peu scrupuleux. L’une des plus grandes réussites formelles de Stone, marquante par son traitement éclaté et son humour virulent. Un véritable uppercut…

TO DIE FOR
1995. Réal.: Gus Van Sant. Avec Nicole Kidman, Joaquin Phoenix et Matt Dillon.

L’excellente Kidman campe une miss météo arriviste dans cette comédie satirique de Van Sant. Un tout jeune Joaquin Phoenix lui donne la réplique. Mordant.

Le cycle Feu sur la télé! est présenté parallèlement à l’exposition N’ajustez pas votre appareil!, qui s’intéresse à l’histoire technique et esthétique du petit écran.

À la Cinémathèque du 14 au 28 juin.

www.cinematheque.qc.ca