Banlieue 13 : Guerre de gangs
Cinéma

Banlieue 13 : Guerre de gangs

Banlieue 13, de Pierre Morel, laisse entrevoir un message social sous une avalanche de coups sur la gueule. Bonjour la subtilité!

La dernière production de Luc Besson (qui signe aussi le scénario avec Bibi Naceri) est un autre film d’action tape-à-l’oeil et ultra-violent, rempli de personnages caricaturaux et d’humour foireux. Toutefois, Banlieue 13 se démarque par ses scènes d’action particulièrement époustouflantes et par la façon dont certains éléments du récit font écho aux événements récents dans les cités françaises.

Dans un futur proche, alors que la pauvreté et le crime s’accentuent dans les banlieues de Paris, le gouvernement décide de les isoler avec des murs couverts de barbelés et des postes de contrôle militaires comme en Palestine, laissant la "racaille" s’entretuer. Cependant, lorsqu’un des gangs terrorisant les quartiers populaires prend possession d’une arme de destruction massive, le policier Damien (Cyril Raffaelli) y est envoyé pour désamorcer la bombe avant qu’il ne soit trop tard.

Rappelant autant les films de John Carpenter (surtout Escape from L.A.) que La Haine, Banlieue 13 est un curieux mais efficace mélange d’action rocambolesque et de fiction politique. Certains passages font réfléchir, comme celui où Leïto (David Belle), un jeune homme de la banlieue qui aide Damien dans sa mission, décrie les injustices sociales dont il est victime. Mais bien vite, tout le monde recommence à se taper sur la gueule et la priorité est clairement au divertissement. Sur ce plan, le réalisateur Pierre Morel livre amplement la marchandise, avec une caméra constamment mobile captant les innombrables combats, fusillades et poursuites.

Les vedettes du film, Raffaelli et Belle, sont des experts en arts martiaux et en Parkour, une discipline qui consiste à se déplacer de manière fluide à travers son environnement, peu importent les obstacles qui s’y trouvent. Ainsi, les adeptes de cet art casse-cou (aussi mis en valeur dans YamasakiLes Samouraïs des temps modernes) grimpent les immeubles, se faufilent par-dessus les barrières et sautent de toit en toit. Ceci donne lieu à de nombreuses séquences vertigineuses, avec des acrobaties dignes du Cirque du Soleil!

Les prouesses des héros du grand écran s’appuyant de plus en plus sur les trucages visuels depuis The Matrix, il est agréable de voir un film où les acteurs font leurs propres cascades. Il serait excessif de prétendre que Banlieue 13 réinvente le cinéma d’action, mais on peut au moins dire qu’il lui donne un nouveau souffle.

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