La Maison près du lac : Vous aviez un message
Cinéma

La Maison près du lac : Vous aviez un message

La Maison près du Lac, d’Alejandro Agresti, signe la réunion fictive de Sandra Bullock et Keanu Reeves. Le couple explosif de Speed est-il fait pour jouer les romantiques?

Il y a 11 ans, il lui hurlait de ne pas descendre en bas de 50 km/heure et elle l’envoyait gentiment balader, pour finir par l’étreindre langoureusement sur le tarmac d’un aéroport en feu. Voilà Sandra Bullock et Keanu Reeves à nouveau réunis, loin des autobus piégés et des poseurs de bombes maniaques, dans une comédie romantique inspirée du film coréen Il Mare de Hyun-Seung Lee et revisitée ici par David Auburn, un scénariste qui semble visiblement avoir abusé d’eau de rose.

Tout commence lorsque Kate (Bullock), médecin ambitieuse et illusionnée, quitte sa somptueuse demeure de verre, située aux abords d’un lac sublime. En bonne ex-propriétaire attentionnée, elle laisse derrière elle une lettre à l’attention du futur chanceux qui occupera ces lieux magiques. Ce dernier prend les traits d’Alex (Reeves), un architecte frustré qui rêve de construire grand, mais doit se contenter de bâtir petit. Monsieur lit la missive et tombe instantanément sous le charme du phrasé littéraire de Madame. Une chose l’intrigue toutefois autant, sinon plus, que la personnalité de la mystérieuse et célibataire auteure: le fait qu’elle ait daté son écrit de 2006, alors que tout le monde sait pourtant bien qu’on est en 2004! À moins que…

Et voilà les deux amoureux à nouveau empêtrés dans une course contre le temps qui s’avère très problématique, puisqu’ils courent à deux années d’intervalle l’un de l’autre. S’ils s’arrêtent, ce n’est que pour caresser leur chien (un seul chien pour deux époques), se donner rendez-vous au restaurant (rappelons-nous: à deux ans d’intervalle toujours) et s’asseoir sur un banc de parc pour se réciter des paroles doucereuses (vous avez compris le principe).

Pour faire preuve d’efficacité, une idée aussi saugrenue aurait nécessité créativité, finesse et perspicacité, trois caractéristiques qui sont ici aux abonnés absents. On est loin de la bonne comédie romantique touchante et rigolote… quoique les odes épistolaires de Keanu à sa Sandra déclenchent fréquemment les fous rires. Et alors que, du temps, les héros ne semblent perdre que la notion, le spectateur, lui, a l’impression de perdre le sien entièrement…

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