Clic : L’homme à la zappette
Dans Clic, de Frank Coraci, Adam Sandler zappe plus vite que son ombre.
Michael Newman (Adam Sandler) est un architecte doué, mais dont la valeur n’est pas reconnue par son employeur (David Hasselhoff, beau à souhait); un mari aimant, mais qui exaspère souvent sa femme (Kate Beckinsale, belle à croquer mais sous-utilisée); et un père dévoué, mais tellement préoccupé par son travail qu’il n’a pratiquement pas de temps pour ses enfants. Les choses allant toujours trop vite ou trop lentement pour Michael, il est bien heureux lorsqu’un mystérieux employé (Christopher Walken, plus loufoque que jamais) de Bed Bath & Beyond lui donne une télécommande universelle littéralement capable de commander l’univers.
Clic utilise d’abord sa prémisse fantaisiste comme un passe-partout humoristique, alors que le personnage de Sandler s’amuse à pitonner à travers toutes les petites choses de son quotidien qui lui déplaisent. Il peut soudainement passer en accéléré les disputes avec son épouse, baisser le volume quand le chien ne veut pas arrêter de japper ou mettre son imbécile de patron en pause et lui balancer quelques baffes à son insu. Il a même accès au menu DVD de sa vie, lui permettant d’en revivre les meilleurs chapitres, avec les commentaires de James Earl Jones en prime!
Le film est réalisé de façon anonyme mais vivante par Frank Coraci, qui avait déjà dirigé Sandler dans son doublé de 1998, Le Chanteur de noces et Le Porteur d’eau. Comme ces films, Clic est en alternance irrévérencieux et sentimental, mais de façon encore plus prononcée. Vers la fin du récit, on se croirait presque dans Un conte de Noël ou dans La vie est belle de Capra tant les moments de regrets et de larmes sont nombreux. C’est que le protagoniste se rend compte éventuellement du danger d’une existence en accéléré où l’on ne s’attarde que sur les bons moments. À trop se projeter vers les joies et succès futurs, on oublie de profiter du moment présent, aussi banal puisse-t-il paraître. Pas un mauvais message, mais cela cadre curieusement avec les gags de coups de pied dans les parties, de flatulences au visage et de chiens en chaleur ponctuant l’histoire.
Malgré ses aspirations à une certaine profondeur, Clic demeure un divertissement léger qui ne réussira pas à convaincre les détracteurs d’Adam Sandler. Ceux qui apprécient son sens de l’humour grossier, toutefois, ne ressentiront pas le besoin de zapper.
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