Fantasia : Lâchez les monstres!
Cinéma

Fantasia : Lâchez les monstres!

La dixième édition de Fantasia, le plus important festival de cinéma de genre en Amérique du Nord, prend son envol cette semaine avec la présentation du suspense d’horreur à haute tension The Descent. Le premier d’une longue liste de films incontournables pour les amateurs de cinéma intense et insolite.

Il suffit de jeter un coup d’oeil, même rapide, sur la programmation de l’édition 2006 pour se rendre compte de la richesse du menu de ce festival, qui semble vraiment se diriger vers une forme de maturité. Voilà un festival qui réussit le tour de force de doser parfaitement le cinéma asiatique culte, les films fantastiques, d’horreur et de science-fiction, ainsi que les manifestations diverses de l’étrange, du surréalisme, de la poésie et de la fantaisie au grand écran. Bref, un périple de trois semaines jusqu’aux confins du cinéma-délire. On aime vraiment beaucoup ça!

Cette année, Fantasia consacre une section spéciale au cinéma fantastique anglais, qui connaît ces temps-ci un regain de vie. Outre The Descent, que la presse britannique décrit comme un film absolument terrorisant, on pourra voir cette semaine dans cette section The Living and the Dead de Simon Rumley, qui nous promet quelques variations inattendues sur le thème des relations mère-fils. Il paraît qu’on y décèle un hommage au classique What Ever Happened to Baby Jane?.

Dans la section consacrée aux films de Hong-Kong, les nombreux admirateurs du cinéaste chinois légendaire Tsui Hark ne voudront pas rater la présentation de son dernier opus, Seven Swords. Pour le réalisateur, il s’agit d’un retour au cinéma d’arts martiaux de dimension épique. Nous n’avons pas eu la chance de voir le film avant de mettre sous presse, mais un Tsui Hark, ça ne se rate pas. Dans la même section, soulignons aussi le Dirty Ho de Lau Kar Leung, un mélange de comédie et de kung-fu comme seuls les cinéastes de ce pays savent en concocter.

Signalons de même le début de la programmation en plein air cette semaine. Ça se déroule au Parc de la Paix (boul. Saint-Laurent, face au Monument-National) et c’est tout à fait gratuit. Les films y étant projetés seront annoncés au fur et à mesure. Premier rendez-vous nocturne: le vendredi 14 juillet, dès 21h.

Parmi les films présentés cette semaine que nous avons eu le plaisir de voir, soulignons ces quatre titres:

TOXYO ZOMBIE

(Japon, Sakichi Satyo)

Mélange aussi improbable que désopilant de comédie satirique et de clichés propres aux films de zombies, cette oeuvre inclassable se veut un croisement entre les films de morts-vivants de Romero, certaines parodies récentes comme Shaun of the Dead et tout le courant satirique B.D. d’un certain cinéma d’arts martiaux récent (pensons à Kung Fu Hustle). Il s’agit d’une mixtion hybride, souvent plus étrange et insolite que vraiment drôle ou terrifiante. Mais on n’a pas le temps de s’ennuyer. (7 et 12 juillet, première canadienne)

A Bittersweet Life de Kim Ji-Woon

A BITTERSWEET LIFE

(Corée du Sud, Kim Ji-Woon)

Après le magnifique A Tale of Two Sisters, voici le dernier film très attendu du grand cinéaste coréen Kim Ji-Woon. S’éloignant de la terreur gothique feutrée de son film précédent, le réalisateur plonge cette fois dans l’univers tendu du gangstérisme avec cette histoire où un dur à cuire est chargé par son patron mafieux d’épier sa maîtresse, qu’il soupçonne d’infidélité, et de l’abattre si ses soupçons se confirment. Le film commence comme une variation asiatique très branchée et très musclée du Vertigo de Hitchcock, avant de glisser vers une forme très léchée d’ultra-violence. C’est parfois un peu gratuit et complaisant, mais ça demeure tout à fait brillant et souvent très poétique. (7 et 8 juillet, première montréalaise)

BEHIND THE MASK: THE RISE OF LESLIE VERNON

(É.-U., Scott Glosserman)

Le jeune réalisateur Scott Glosserman sera à Montréal pour présenter cette astucieuse dissertation cinématographique sur le thème des films de tueurs en série. Behind the Mask débute comme une oeuvre documentaire, presque un show de téléréalité, dans laquelle une jeune cinéaste dresse le portrait de Leslie Vernon, un jeune homme qui entend suivre les traces de Freddy et Jason pour devenir la prochaine star des tueurs en série. Mélange intelligent, parfois même brillant, de faux documentaire et d’hommage aux slashers des années 80, Behind the Mask est une des perles à découvrir cette année à Fantasia. (8 et 10 juillet, première canadienne)

Lost in Wu Song de Lu Yi Tong

LOST IN WU SONG

(Chine, Lu Yi Tong)

Un jeune cinéaste chinois prépare un film sur un guerrier légendaire, mais le financement provient d’un producteur peu scrupuleux qui ne cesse de s’ingérer dans le processus créatif du jeune homme. Lost in Wu Song manque un peu de mordant et d’énergie, mais il s’agit tout de même d’une intéressante satire en demi-teintes des coulisses de la production cinématographique. (10 et 11 juillet)

www.fantasiafest.com