Le Diable s'habille en Prada : La griffe Satan
Cinéma

Le Diable s’habille en Prada : La griffe Satan

Le Diable s’habille en Prada, de Dave Frankel, adaptation du bestseller éponyme de Lauren Weisberger, nous plonge dans l’impitoyable et cruel milieu de la mode.

Le New York des fashion victimes, Dave Frankel connaît. Après avoir réalisé plusieurs épisodes du mythique et légèrement immoral Sex and the City, le voilà qui s’attaque à la réalisation d’un long métrage lui aussi inspiré par un roman peuplé d’êtres ne vivant que pour leurs 666 paires de Manolo. Moins prenant que le roman, Le Diable s’habille en Prada s’avère néanmoins une satire comique efficace du milieu de la haute couture et du prêt-à-porter.

Andy Sachs (Anne Hathaway) n’a absolument aucun sens du style. La classe, pour elle, c’est d’agencer un vieux pull turquoise à une jupette moutarde et de compléter le tout par une paire de mocassins usés. Le jour où elle se pointe à la réception des bureaux de Runway, la référence ultime dans le milieu de la mode, elle sent un malaise l’envahir à la vue de tout ce chic superficiel. Venue à New York pour devenir journaliste, Andy comprend que le légendaire magazine dirigé par l’horrible Miranda Priestly (Meryl Streep) est sa dernière chance de réaliser son rêve.

Tout d’abord réticente à enfiler ne serait-ce qu’une paire de talons aiguilles, Andy s’attire les moqueries les plus mesquines de la part de ses collègues de taille 0. Mais le jour où elle essaye sa première paire de Jimmy Choo, gracieuseté de Nigel (Stanley Tucci), conseiller beauté chouchou de Miranda, Andy vend son âme au démon de la mode. Casquette gavroche Burberry, collier Chanel et parka Versace, elle déambule dorénavant sur la 5e avenue, tenant d’une main un double latté écrémé et de l’autre son portable lui transmettant incessamment les dernières lubies de son horrible patronne.

D’un seul regard, l’admirable Meryl Streep transmet à la perfection tout le caractère glacial et inflexible de la despotique rédactrice. La jeune Anne Hathaway s’en sort aussi plutôt bien, alternant entre naïveté, assurance et panique totale. On regrettera que Stanley Tucci n’ait pas poussé plus loin son rôle, pourtant prometteur. Mais on regrettera surtout le manque de répliques cinglantes, omniprésentes dans le roman, et qui font défaut à l’écran. Il manque au film cette poigne démoniaque qui nous aurait permis de croire que Prada habille réellement le Diable.

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