Cinéma

Down in the Valley, Latex, Sketches of Frank Gehry : Brèves Cinéma 2006-07-13

Down in the Valley

À la station d’essence où il travaille, Harlan Fairfax Carruthers (Edward Norton), cow-boy solitaire et idéaliste, fait la rencontre de Tobe (Evan Rachel Wood), banlieusarde rebelle ascendant "beach girl". Coup de foudre immédiat suivi d’une franche camaraderie entre le cow-boy et le frangin de la belle, Lennie (Rory Culkin), ado léthargique. Le hic, c’est que le papa de la jeune fille (David Morse) ne piffe pas l’amoureux transi qui croit que la vie est un long western pas tranquille. Tout en rendant un hommage senti aux classiques du western, de Ford à Hugues en passant par Peckinpah, David Jacobson, qui a su fort bien diriger ses acteurs, offre un drame sentimental se voulant complexe et troublant, mais qui se révèle peu passionnant tant le personnage central nous apparaît plus ou moins crédible. (M. Dumais)

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Latex

Latex est un film indépendant et fier de l’être. Réalisé il y a dix ans, avec un budget très restreint, par Pierre Lapointe (pas celui qui vocalise son Columbarium, un autre), Latex s’avère plus un collage qu’un récit suivi, davantage un exercice de style(s) qu’un produit fini. Une nuit, une ruelle, une multitude de personnages: une jeune fille forte en gueule, un prostitué gai en manque d’amour, un anarchiste haïtien légèrement schizo… Le récit de leurs péripéties nocturnes est rythmé sporadiquement par la voix d’un commentateur radio, et le Drinking in L.A. de Bran Van sert de frontière entre la tombée du crépuscule et l’aube. Malgré la trame par moments décousue, il importe de souligner plusieurs bonnes idées qui émergent de ce premier long métrage expérimental, hésitant et atypique. (N. Wysocka)

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Sketches of Frank Gehry

Prague, Paris, Berlin, L.A… Frank Gehry a doté chacune de ces grandes villes de sa touche unique et audacieuse d’architecte. Matériaux brillants, formes éclatées, jardins agrémentés de poissons surdimensionnés; on pourrait croire que le créateur de telles lubies serait un artiste extravagant, capricieux, flamboyant. Mais devant la caméra de Sydney Pollack, l’homme se révèle d’un naturel chaleureux, légèrement névrosé, certes, mais nullement atteint de cette folie des grandeurs dont on pourrait le soupçonner à la vue de son exaltant Musée Guggenheim de Bilbao, en Espagne. Sketches of Frank Gehry présente l’homme et ses oeuvres avec simplicité. Parfois camouflé derrière la caméra, parfois présent à l’écran, Pollack entame un dialogue naturel avec Gehry, ses proches, ses admirateurs et même ses détracteurs. Inspirant, intelligent et intrigant. (N. Wysocka)