Fantasia : Vampire, vous avez dit vampire?
Cinéma

Fantasia : Vampire, vous avez dit vampire?

Fantasia, foire cinématographique dédiée aux manifestations les plus délirantes du cinéma asiatique-culte et du cinéma fantastique sous toutes ses formes, amorce sa deuxième semaine avec de nombreux titres alléchants.

Avant de parler des films que nous avons vus, signalons que les projections en plein air débutent cette semaine au parc de la Paix (en face du Monument-National). Le vendredi 14 juillet, on pourra y voir Kamikaze Girls, l’un des grands succès du festival. Et le samedi 15 juillet, les amateurs de Goldorak auront droit aux quatre derniers épisodes de cette série, dont deux n’ayant jamais été diffusés au petit écran au Québec.

Voici maintenant une sélection de quelques films à retenir dans la programmation de cette semaine.

FROSTBITE
(Suède, Anders Banke)

Dans ce surprenant film suédois, des jeunes se transforment en vampires après avoir pris une drogue qu’ils pensent être de l’ecstasy. Non sans humour, Banke signe l’un des meilleurs films de vampires des dernières années. Terriblement efficace. (13 juillet, première canadienne)

STRANGE CIRCUS
(Japon, Sion Sono)

Véritable maelström de démence présenté dans un écrin onirique et baroque, cette oeuvre raconte les malheurs d’une fillette abusée sexuellement par son père. Le scénario mêle rêve et réalité dans un style cauchemardesque qui évoque une sorte d’univers fellinien sous l’acide. (13 juillet, en présence du réalisateur)

GOD’S LEFT HAND, DEVIL’S RIGHT HAND
(Japon, Shusuke Kaneko)

Cet étonnant thriller fantastique sur un tueur en série et un gamin hanté par des visions prémonitoires transgresse l’un des derniers tabous du genre: le meurtre d’enfants. Comparé au tueur de ce suspense astucieusement construit, Hannibal Lecter fait figure de boy-scout. Basé sur un manga-culte. (14 juillet, première nord-américaine)

WILDERNESS
(Grande-Bretagne, Michael J. Bassett)

Ce film s’inscrit dans la vague des récits de "survie" à la Deliverance et Rituals, mais à la puissance dix. Le réalisateur semble s’être donné pour mission de dépasser en intensité dramatique et en violence tout ce qui s’était fait dans le genre auparavant. Or, véritable miracle, il y parvient avec beaucoup de fougue et d’imagination, notamment grâce à une galerie de personnages au comportement imprévisible. (14 et 17 juillet, en présence du réalisateur)

SHINOBI
(Japon, Shimoyama Ten)

Magnifique récit d’aventures et d’arts martiaux, cette oeuvre lyrique à souhait raconte la guerre que se livrent deux clans rivaux de ninjas dans le Japon du 17e siècle. Baignant dans un climat fantastique nourri de beaux flashs poétiques, le film est rempli de scènes de combats superbement filmées, même si les effets numériques y prennent parfois trop de place. (14 et 15 juillet, première canadienne)

THE GRAVEDANCERS
(États-Unis, Mike Mendez)

Dans ce film où des fantômes se vengent sur des jeunes qui ont osé désacraliser leur tombe, le réalisateur aligne avec un incroyable aplomb une série de scènes de terreur plus efficaces les unes que les autres. The Gravedancers triture allègrement les clichés du genre et déjoue habilement les attentes du spectateur avec son récit souvent imprévisible. (15 et 18 juillet, première canadienne)

BLOOD TEA AND RED STRING
(États-Unis, Christiane Cegavske)

Réalisé dans des conditions artisanales sur une douzaine d’années, ce film d’animation de figurines est un très joli conte surréaliste dans lequel de petits animaux vivant dans une forêt magique se disputent une poupée. La réalisatrice raconte son histoire sans aucun dialogue, mais avec un sens marqué du visuel. Le film est truffé de détails délicieusement insolites, comme dans cette scène où des souris boivent du sang dans des tasses de thé. (16 et 18 juillet, première canadienne)

JUNK
(Russie, Denis Neimand)

Thriller archi-stylisé se déroulant dans une sorte de "no man’s land" industriel qui baigne dans une lumière jaune et sale. Le scénario part un peu dans tous les sens, sans jamais trouver son rythme de croisière. Plutôt artificiel et lassant, mais habilement troussé sur le plan technique. (16 juillet, première internationale en présence du réalisateur)

SYNESTHESIA
(Japon, Toro Matsuura)

Ce thriller fantastique brasse pêle-mêle divers thèmes à la mode dans les films d’horreur fondés sur les crimes d’un tueur en série, y compris l’utilisation d’Internet en tant que portail par le meurtrier pour tourmenter ses victimes. Selon l’humeur, on trouvera ça envoûtant ou pesamment prétentieux… (17 juillet, première nord-américaine en présence du réalisateur)

LUNACY
(République tchèque / Slovaquie, Jan Svankmajer)

Le grand maître du cinéma surréaliste tchèque est égal à lui-même dans ce film qui reprend le thème métaphorique par excellence des sociétés malades: l’asile psychiatrique. Le récit s’inspire ouvertement des sujets favoris d’Edgar Allan Poe (notamment la peur d’être enterré vivant) et met en scène nul autre que le marquis de Sade. Svankmajer est un brillant créateur d’atmosphères étranges et il le prouve encore une fois avec ce film. (19 juillet, première canadienne)

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