Lady in the Water : La piscine
Cinéma

Lady in the Water : La piscine

Avec Lady in the Water, M. Night Shyamalan ajoute un septième opus envoûtant à sa filmographie. Le résultat ne déçoit pas.

À travers ses six derniers films, M. Night Shyamalan a créé l’un des cycles cinématographiques les plus consistants et thématiquement riches de la dernière décennie. Oublions sa supposée mégalomanie et le succès considérable de ses thrillers au box-office. Ce qui est vraiment impressionnant, c’est comment Shyamalan a continuellement approfondi sa mythologie personnelle et subtilement diversifié son style ces sept dernières années, préparant le terrain pour la clé de voûte qu’est Lady in the Water.

Vers la fin du film, durant un émouvant monologue de Paul Giamatti, tout devient subitement clair, comme c’est souvent le cas pour les protagonistes de Shyamalan. Il n’y a pas de révélation finale-surprise cette fois-ci, ce sont plutôt les liens entre les différents récits imaginés par le cinéaste qui deviennent soudain évidents. Tout est relié à travers l’oeuvre de Shyamalan. L’objectif est toujours de comprendre la vraie nature de son existence (The Sixth Sense), découvrir ses pouvoirs cachés (Unbreakable), retrouver la foi (Signs) et réaliser qu’il est impossible de s’isoler de la peur de perdre ceux qu’on aime (The Village). Chaque film cible plus spécifiquement un de ces thèmes, mais on en retrouve aussi des éléments dans chacun des autres, particulièrement dans Lady in the Water, où tout se rejoint.

Shyamalan tente un mélange des genres très délicat, mêlant monstres, comédie chorale, drame existentiel et conte de fées. Le résultat est incroyablement efficace, pour peu qu’on se laisse porter par la douce folie de l’ensemble. Pendant une heure et demie, on rit, on pleure, on frémit et on rêve. On se croirait dans E.T., sauf qu’au lieu d’un extra-terrestre dans la cour arrière qui a besoin de l’aide des gamins du voisinage pour retourner sur sa planète avant que l’armée ne s’empare de lui, on a affaire à une nymphe (Bryce Dallas Howard, éthérée) dans une piscine qui a besoin de l’aide des locataires d’un immeuble pour retourner dans son monde avant d’être attrapée par des créatures terrifiantes.

Certains auront plus de difficulté à accepter la fable de Shyamalan que celle de Spielberg pour une simple raison: les personnages sont ici presque tous des adultes. Mais si on adopte, comme eux, le regard d’un enfant qui croit encore à la magie, Lady in the Water s’avère enchanteur.

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