Miami Vice : Flics story
Cinéma

Miami Vice : Flics story

Dans Miami Vice, Michael Mann met son métier au service de personnages rescapés des années 80. Succès sur le plan technique, demi-réussite sur le plan scénaristique.

Les détectives Sonny Crockett (Colin Farrell) et Ricardo Tubbs (Jamie Foxx), de la brigade des stupéfiants de Miami, sont recrutés par le FBI pour élucider une opération qui a capoté. Les deux hommes infiltrent un cartel de la drogue dont les ficelles sont tirées par l’Archange (Luis Tosar), un discret bandit colombien. Après avoir passé une "entrevue" serrée, Crockett et Tubbs gagnent la confiance, fragile, du baron de la drogue.

Or, Crockett a tôt fait de s’éprendre de l’épouse de l’Archange (Gong Li), une Sino-Cubaine qui fait dans le blanchiment d’argent. Puis les choses dérapent lorsque l’amoureuse de Tubbs est capturée par les acolytes du narcotrafiquant. Pris entre devoir et sentiment, les deux flics auront beaucoup de mal à mener leur entreprise à bon port.

Michael Mann revient sur les lieux du crime. Pure nostalgie? On sait que l’homme fut producteur et créateur de la populaire série télé Miami Vice, au milieu des années 80. Or, le cinéaste ne procède pas à une recréation ultra-rigoureuse. Plutôt que de faire revivre l’époque fidèlement à travers ses tubes musicaux ou son prêt-à-porter, Mann repêche et largue ses personnages-vedettes dans un présent légèrement daté.

L’intrigue qu’il a concoctée est inutilement chargée et met passablement de temps à lever. Elle donne en outre assez peu de latitude aux personnages. Ceux-ci, forcés de s’affirmer par l’action, manquent d’épaisseur psychologique. Colin Farrell, hésitant, ne parvient pas à donner à son homme le coffre nécessaire. Jamie Foxx, beaucoup plus à l’aise, se sert efficacement du non-dit pour exprimer une palette de sentiments plus riche.

Malgré tout, Mann, en réalisateur aguerri, jongle efficacement avec les codes du genre. Il monte ses séquences d’action et de suspense avec beaucoup d’éclat et met en scène d’époustouflantes fusillades, adroitement chorégraphiées, dans un style qui n’appartient qu’à lui (et qui s’affirmait déjà dans Heat, sa réalisation millésimée 1995).

On voudra, en terminant, souligner la qualité de la photographie. Privilégiant, comme pour Collateral, le format vidéo haute définition, Mann donne à ses paysages urbains, captés majoritairement de nuit, une facture visuelle remarquable. Cette patine rugueuse, très particulière, colle parfaitement à l’univers dépeint.

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