Crinqué : Sexe, mensonges et jeux vidéo
Cinéma

Crinqué : Sexe, mensonges et jeux vidéo

Avec Crinqué, Mark Neveldine et Brian Taylor nous offrent un premier film qui ressemble à s’y méprendre à une séance de jeu vidéo. Divertissant?

Cigares, martinis, pistolets et filles en, ou préférablement sans, bikinis. Musique hard, séquences d’images hyper-rapides, fusillades, poursuites automobiles et règlement de comptes… Vous l’aurez compris, le Crinqué de Mark Neveldine et Brian Taylor est loin d’être un film expérimental d’art et essai. C’est un film d’action rempli de violence, de drogues, de sexe, de sacres et d’adrénaline, dans lequel le mot "repos" n’a pas sa place.

Chev Chelios (l’ex-athlète et plongeur britannique Jason Statham qui est entré dans le merveilleux monde du cinéma en force avec un rôle dans Lock, Stock and Two Smoking Barrels de Guy Ritchie) se réveille un matin dans un état pas possible. Mais… pourquoi? La réponse lui est livrée sur DVD: son ennemi Verona (Jose Pablo Cantillo) lui a injecté un "Beijing cocktail", poison chinois mortel dont l’effet final se fait sentir au moment où la victime arrête de bouger. Comme l’autobus qui tenait en otages Keanu Reeves et Sandra Bullock, Chelios se voit obligé de rester continuellement en mouvement afin de survivre. Bien sûr, on ne parle pas ici de mouvements Pilates.

À travers les dédales d’un centre commercial où il sème la panique, d’un hôpital où il terrorise les patients, et du quartier chinois où il crée un scandale, la caméra suit le personnage d’une façon qui est loin d’être monotone: gros plans sur le coeur palpitant de Chelios, succession de scènes en avance-rapide… Crinqué fait penser à un jeu vidéo sur écran géant. Mais oubliez Mario Bros. et Pacman. Pensez plutôt plus hard: carabines, sang, coups de poing, défiguration… voilà, vous y êtes.

C’est l’originalité de la réalisation, jumelée à son anti-conventionnalisme, qui constitue la force de ce film. Car le propos, lui, est plutôt lamentable. Et le message, tout sauf édifiant. Passons outre les effusions de sang, mentionnons seulement le rôle de poupée pathétique auquel est confinée Amy Smart, seule fille qui ne fait pas office de figurante muette en petite tenue dans cet univers de mecs hyperactifs. La scène d’"amour" en plein air suffirait à faire hurler de rage toutes les féministes de ce bas-monde.

Reste l’impression d’avoir passé une heure et demie dans un monde informatisé où tout est rapide, fort et intensément immoral. Game over.

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