Kamataki : L’empire des cendres
Dans Kamataki, de Claude Gagnon, un jeune Montréalais découvre le sens de la vie au contact d’un vieux potier japonais.
À la suite du décès de son père, Ken-Antoine (Matt Smiley, sincère) se jette dans les eaux glacées du fleuve St-Laurent. Afin de le sortir de sa torpeur, sa mère décide de l’envoyer au Japon pour qu’il y fasse la connaissance de son oncle potier (truculent Tatsuya Fuji, légendaire acteur de L’Empire des sens et de L’Empire de la passion de Nagisa Oshima). Au cours d’une longue séance de tamataki, technique ancestrale de cuisson de la poterie qui dure une dizaine de jours, le jeune Montréalais verra ses préjugés bien occidentaux ébranlés.
En apparence, Kamataki de Claude Gagnon s’avère un récit d’apprentissage d’une grande simplicité, lequel, par sa lenteur et par l’action qui s’y fait rare, pourrait bien mettre à l’épreuve la patience du cinéphile. À l’instar du personnage de Ken, celui-ci devra accepter l’essence asiatique du film allant à l’encontre des bruyantes productions américaines ou autres qui envahissent nos écrans. Après coup, il pourra se délecter de la beauté des plans fixes et s’initier à quelques aspects de la culture japonaise, tels la poterie Raku ou le tambour Taiko – les plus curieux auraient peut-être préféré un documentaire. Plus qu’un joli exercice contemplatif, Kamataki lui permettra surtout de prendre le temps de réfléchir à ses propres préjugés sur la beauté, l’âge, la sexualité et le sens de la vie. Tout en se laissant doucement bercer par la musique de Jorane… Zen, très zen.
* Le film sera présenté en ouverture de la troisième édition du Festival Images et Lieux (FIL) de Maniwaki le 8 septembre. Il sera précédé du court-métrage Le Parc de l’Imaginaire.
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