L'Illusioniste : La princesse et le roturier
Cinéma

L’Illusioniste : La princesse et le roturier

Dans L’Illusioniste, de Neil Burger, un magicien aime une comtesse convoitée par un prince. Pour romantiques seulement.

En attendant de voir Prestige de Chris Nolan (Memento, Batman Begins), où Hugh Jackman et Christian Bale incarnent des magiciens dont la rivalité les mènera jusqu’au meurtre dans le Londres du tournant du siècle dernier, on devra se contenter du dernier-né de Neil Burger, l’élégant L’Illusioniste.

Campée à Vienne, au début du 20e siècle, cette romance teintée de fantastique, adaptée d’une nouvelle de Steven Millhauser (prix Pulitzer pour son roman Martin Dressler: The Tale of an American Dreamer), met en scène le magicien Eisenheim (Edward Norton) qui émerveille la haute société autrichienne avec ses stupéfiants numéros d’illusionnisme.

Un soir qu’il assiste à un spectacle, Léopold (Rufus Sewell), prince héritier d’Autriche, pousse sa fiancée, la comtesse Sophie von Teschen (Jessica Biel), à rejoindre l’illusionniste sur scène. C’est alors que le magicien reconnaît en Sophie l’amour perdu de sa jeunesse. Reprenant leur romance inachevée, les tourtereaux éveillent bientôt la jalousie du bouillant prince, qui demande alors à l’inspecteur-chef Uhl (Paul Giamatti) de trouver un prétexte pour coffrer le magicien.

Difficile de trouver à redire contre un film comme L’Illusioniste, bel objet lisse dont le charme vaguement suranné ravit. Rien à redire non plus contre les acteurs, qui s’acquittent tous de leur rôle de façon impeccable. De plus, signant une réalisation raffinée, Burger enveloppe sa romance d’un envoûtant climat de mystère.

Et alors, pourquoi ne pas crier au chef-d’oeuvre? Parce que, sans être un film pop-corn, L’Illusioniste disparaît de notre esprit dès la fin du générique. Sans doute est-ce dû en partie à la minceur du scénario, énième variation sur le triangle amoureux. Cependant, en attendant que le débonnaire Uhl découvre la vérité, dans un effervescent tourbillon d’images en rupture avec le rythme lent du film, on se sera laissé séduire par les splendeurs de Vienne (Prague pour les besoins du tournage), la fière allure de Norton et le regard toujours aussi intensément fou de Sewell. Une très jolie façon de s’évader, finalement.

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