Alejandro González Iñárritu : Valeur sûre
Tissé de récits se répondant brillamment les uns aux autres, Babel nous transporte au Maroc, où un couple (Brad Pitt et Cate Blanchett) est victime d’une balle perdue, au Japon, où un veuf survit difficilement au suicide de sa femme alors que sa fille sourde-muette découvre sa sexualité (Koji Yakusho et Rinko Kikuchi), et au Mexique, où un jeune homme a conduit sa tante, qui n’a pu se faire remplacer comme gardienne auprès de deux jeunes enfants américains, au mariage de son fils (Gael Garcia Bernal et Adriana Barazza).
Dans chaque histoire, c’est la vente de la même arme à feu qui changera le destin de plusieurs des personnages: "Je pense qu’il y a beaucoup de préjugés dans la société, nous nous jugeons facilement les uns et les autres, confiait Alejandro González Iñárritu, lauréat de la mise en scène au Festival de Cannes. L’incommunicabilité n’existe pas qu’entre les nations, mais dans les familles, les couples. Dans chaque couche de la société, on n’arrive pas à écouter l’autre, on parle beaucoup sans écouter. Avec Babel, je voulais exprimer, au-delà des barrières linguistiques, notre inhabilité à exprimer l’amour ou à être touché par l’amour."
Fruit de la collaboration entre l’excellent réalisateur mexicain et le génial scénariste Guillermo Arriaga (Amores Perros, 21 Grams, tous deux d’Iñarritu , et The Three Burials of Melquiades Estrada de Tommy Lee Jones), ce film choral magnifique, lyrique et envoûtant démontre comment l’étroitesse d’esprit de l’homme peut être fatale. Sortie prévue pour novembre.