Karim Hussain : Portrait
Karim Hussain a déjà deux longs métrages à son actif (Ascension et Subsconscious Cruelty) et pourtant, son nom n’est pas encore très familier parmi le grand public – chez le public de Fantasia, c’est tout le contraire. Cet automne, Hussain transpose au grand écran le premier roman de l’une de nos plus belles plumes: "Ma mère est une écrivaine, amie de Marie-Claire Blais, alors j’ai grandi entouré de ses récits. La Belle Bête est un des romans qui ont beaucoup inspiré ma mère quand elle était jeune. Elle me l’a passé, un peu comme un objet familial qui se passe de génération en génération. C’est pourquoi le film est dédié à ma mère."
Drame familial où une mère (Carole Laure) rejette sa fille (Caroline Dhavernas) et idolâtre son fils (Marc-André Grondin), La Belle bête traite de jalousie, d’inceste et de meurtre, des thèmes forts qui inspirent le cinéaste: "Je n’aime pas la provocation gratuite. J’aime ces moments où les situations sont tellement pures et nues, ces moments instinctifs plus vicieux et sans tabous qui se transforment en une toile sur laquelle tout doit se construire. Il s’agit ici de la quête d’un certain type d’honnêteté mélangé à un style propre à mon cinéma. La Belle Bête n’explique pas trop les choses et se détache d’une intellectualisation excessive des choses. C’est un film d’émotions crues et plutôt universelles. Comme le livre, les sensations physiques y jouent un grand rôle. Entre le livre et le film, il y a certes des grandes différences, mais l’esprit reste le même."