Festival Off-Courts de Trouville : Débarquement de Normandie
Cinéma

Festival Off-Courts de Trouville : Débarquement de Normandie

Du 1er au 9 septembre, la 7e édition du Festival Off-Courts de Trouville a offert comme chaque année une place de choix aux cinémas québécois et français de même qu’à la relève.

Depuis sept ans, au début de septembre, les Québécois envahissent les petites rues étroites de Trouville-sur-Mer en Normandie. Cette année, l’Off-Courts battait son record d’assistance avec pas moins de 63 Québécois, tous spécialement invités pour faire des dix jours du festival une expérience unique, qu’ils soient réalisateur, acteur, producteur, programmateur, musicien, chanteur, artisan du théâtre, sculpteur ou photographe.

De l’avis général, l’événement incontournable d’Off-Courts est le Kino Kabaret All-Stars que commanditent Apple et Canon France, qui permettent ainsi aux kinoïtes de créer dans les meilleures conditions qui soient. Situé dans un local annexé au casino de Trouville spécialement aménagé pour l’occasion, avec vue sur la plage et grande terrasse en prime, le Kinolab, centre névralgique du Kabaret, s’avère le nec plus ultra avec son bar et son resto intérieurs où l’on trouve une bouffe maison orgasmique. Évidemment, on ne va pas qu’à Trouville pour faire la fête, on y va aussi pour brasser des affaires. À preuve, Arte et Canal Plus sont également de la partie.

Après des années d’essais dans différents lieus de projection (souvent inadéquats), c’est désormais, au grand plaisir du public, dans la grande salle de cinéma du casino que tous les programmes de courts seront présentés. Cette année, l’Acadie était à l’honneur alors qu’on présentait les oeuvres d’Anne-Marie Sirois, de Louiselle Noël, de Paul Bossé, de Jean-Nicholas Oron et une prestation live des membres du groupe Jacobus & Maleco. À Trouville, on ne célèbre pas seulement le court, on donne aussi la chance de suivre le parcours d’un réalisateur grâce aux soirées "Du Court au Long" auxquelles participaient Simon Sauvé (Jimmywork) et Ann Arson (Tout les autres, sauf moi).

Du côté des films québécois, l’on retrouvait Chantal et Nathalie de Michel Pelland avec la brillante Karine Lagueux, Sur la ligne de Frédéric Desager avec l’hilarant Sylvain Marcel, Pour le meilleur et pour le pire de Myriam Bouchard, Hawaï de Paul Drouin, et On Get de Vincent Wilson avec Rémi-Pierre Paquin. Mentionnons les dernières propositions de Patrick Boivin, de Maxime Giroux, de Mathieu Fontaine, de Lisa Sfriso, de Guillaume Fortin et plusieurs autres. De la France, provenaient La leçon de guitare de Martin Rit, Peter pan a grandit et John Lennon est mort d’Alexandre Charlet, Le Dîner des Burnes de Julien Neuveglise, et Far West de Luis Nieto.

Comme tout festival qui se respecte, Trouville offre aussi des prix. Pour cette septième édition, la comédienne Emma Bataille, la reporter Anne Revel-Bertrand, le réalisateur Claude Duty, le producteur François Landry, le comédien Jean-Pierre Lazzerini, l’auteur Olivier Mau et le programmateur et storyboarder Stéphane Lemardeléle formaient le jury Off-Courts.

Dévoilons sans plus tarder le palmarès 2006: Le Dîner de Cécile Vernant a reçu le Prix du public de la ville de Trouville-Sur-Mer (7500 €); le

Prix du public Casino Barrière (1500 €) est revenu à Terreur au 3918 de Mathieu Fontaine; Eût-elle été criminelle de Jean-Gabriel Périot

a mérité le Prix de la région Basse-Normandie (3000 €); le Prix du Conseil Général du Calvados (2000 €) a couronné Les Volets de Lyèce Boukhitine; tandis que le Prix "Le Central" (1500 €) a été attribué à Hawaï de Paul Drouin et celui du Prix OFQJ (500 € et voyage au Québec), à Poisson d’avril de Jimmy Bemon.

Entourés d’une équipe du tonnerre, les organisateurs du festival, Samuel Prat et Sandra Dahlie-Goyer, réussissent là ou plusieurs événements échouent en instaurant dès l’arrivée une atmosphère de grande famille. À n’en pas douter, la présence des 63 invités québécois a été l’une des clés du succès du festival, lequel est sans contredit l’endroit de prédilection pour de nouvelles rencontres professionnelles (et plus si affinités!). De fait, plusieurs artisans du cinéma québécois qui s’y sont rencontrés ont par la suite travaillé ensemble. Pour certains membres de la relève, c’est parfois la première fois qu’ils ont la chance de fouler le sol français. Bref, si vous voulez rencontrer quelqu’un du milieu du cinéma au Québec, allez donc à Trouville!